Oran Aujourd'hui

Aménagements urbains: Échecs et renoncement

«Certains sites, où des assiettes foncières ont été récupérées après démolition des baraques de bidonvilles ou de vieilles bâtisses en ruine, feront d’études d’aménagement et d’installation de structures permettant d’intégrer harmonieusement le terrain récupéré dans le tissu urbain». Des projets d’aménagement qui concernent des sites situés aux quartiers Derb, Sidi El Houari, El Hamri, Es-Seddikia, ou encore sur les espaces fonciers qui seront disponibles après relogement des occupants d’immeubles et démolition des bâtiments. Notamment le terrain de «Batimate Taliane» ou les enclaves urbaines à Ras El Aïn. En écoutant de telles annonces avancées pompeusement par des responsables et élus locaux concernés, les mauvaises langues locales ne peuvent s’empêcher de ricaner abusivement en disant simplement qu’il est bien «permis de rêver». A la veille de l’élection des assemblées locales du 27 Novembre prochain, rares sont les Oranais qui espèrent, à tort ou à raison entendre de la bouche des candidats en lice des propositions concrètes inscrites dans un véritable programme de développement et d’amélioration du cadre urbain de leur Cité. Dans un système de gestion centralisé, monopolisé par la bureaucratie aux commandes et contrôlé par une tutelle administrative sans partage, les assemblées des élus locaux ne risquent pas encore de pouvoir influer ni sur les choix d’investissements ni sur les grandes décisions d’aménagement du territoire communal en termes de croissance urbaine et d’affectation du fonction. On se souvient par exemple, il y a déjà plus de quinze ans, de ce fameux projet de réhabilitation des quartiers de Haï Derb, Mediouni, El Hamri et Sidi El Houari, inscrit quelques années plus tard au registre fallacieux du «progrès et de la modernisation de la ville». On se souvient également de la grande étude de réhabilitation du vieux bâti, annoncée il y a plus de dix ans, mais dont on ne mesure toujours pas l’impact et les grands effets. On pourrait également citer les vieux projets annoncés tous les dix ans devant permettre de restaurer les mosquées et les anciens monuments, à l’image du Palais du Bey ou de la mosquée du Pacha, de nouveau squattée par des énergumènes en quête de logement neuf. Comment expliquer cette hallucinante culture du laxisme et de l’impunité globale qui accompagne les échecs et le renoncement à une prise en charge rigoureuse de l’avenir de la Cité?
Par S.Benali

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