Vivement la sauvegarde, la réhabilitation et la remise en valeur des sites et monuments historiques
Depuis des années, voire même des décennies, les Oranais entendent de temps à autre parler de projets et opérations d’aménagement et de restauration de sites, de monuments historiques, d’édifices et d’espaces à grande valeur urbaine et architecturale.
En tête de liste de ces vieilles annonces figurent évidemment le quartier historique de Sidi el Houari avec ses monuments classés tels que Palais du Bey, la Mosquée du Pacha ou les Danjons mérinides de Rosalcazar. En Février 2019, il y aura bientôt sept ans, les responsables locaux de l’époque annonçaient une énième fois la toute prochaine restauration non seulement du palais du Bey et de la mosquée Pacha, mais également de l’ancienne piscine Bastrana et la «remise en état» de la vieille «Porte du Caravansérail».
Intervenant à l’époque sur les ondes de la radio El Bahia , la directrice de la Culture avait alors annoncé que ces opération de restauration auparavant chapeautées par la direction de la l’Urbanisme et de la Construction ont été transférées à la direction de la Culture, notamment «le projet de la restauration du palais du Bey désormais géré par la direction de la Culture et qui sera lancé, disait-elle, très prochainement ».
On sait que ce palais construit par le Bey Mohamed Ben Othman dit El-Kebir et implanté dans un vaste ensemble communément appellé «Châteauneuf» a connu une fragilisation avancée causée par le temps, les agressions et le laxisme criminel durant la vieille période de gestion des affaires locales gangrénée par l’incompétence la médiocrité et la prédation.
La direction de la Culture avait également évoqué une opération de restauration de la Porte du Caravansérail, précisant même qu’un cahier des charges aurait été présenté à une commission des marchés qui aurait émis des réserves sur le lancement de cette opération. Ce qui n’avait rien de surprenant pour certains architectes et historiens connus sur la scène locale. Cette Porte du Caravansérail, caractérisée par une belle architecture arabo-mauresque, gardait jadis l’entrée de «l’hôtel des caravanes» construit en 1848 puis a été transformé en hôpital dénommé «hôpital St Lazare».
Après la démolition de l’édifice en 1883, cette seule porte a été récupérée pour être installée plus tard sur une allée de l’ex promenade Létang, actuel jardin «Abdelhamid Benbadis» au vieux quartier de Sidi El-Houari d’Oran. Ce bel élément architectural, comme d’ailleurs tout le parc Abdelhamid Ben Badis (ex Promenade de Létang), allait subir des dégradations avancées notamment durant la douloureuse décennie noire. Des pierres taillées et des pièces de cuivre de ce monument classé allaient être saccagées et volées, rendant presque illusoire une tentative de reconstitution et de restauration à l’identique de cet élément architectural.
Malgré les enveloppes budgétaires importantes affectées chaque année au secteur de la culture pour la sauvegarde et la réhabilitation et la remise en valeur des sites et monuments, bien trop de projets et d’opérations sont restées à ce jour lettres mortes, comme frappés par la vieille et légendaire malédiction de l’échec et de la stérilité lancée jadis contre la ville…
Par S.Benali