EDITO

A côté, un génocide continue à huis clos

La rencontre entre les présidents américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine, qui a débuté hier et devait se terminer très tôt ce matin (décalage horaire oblige), tient en haleine le monde entier. Enfin pour dire vrai, tient en haleine surtout le monde occidental et ses médias qui enchaînent les directs et consacrent des pages entières à cet événement considéré comme majeur, et qui déterminera en grande partie l’avenir du conflit russo-ukrainien,qui est déjà dans sa troisième année.
En réalité, les contours de cette rencontre au sommet ne sont pas des plus clairs, même si les Américains ont parlé au tout début d’échanges territoriaux, avant que l’on avance une recherche d’un cessez-le-feu, et enfin, comme toujours avec Trump, les affaires et le business ne sont pas très loin. Un objectif inévitable pour le président américain pour qui tout doit se ramener à cette seule finalité dans toutes les relations internationales.
Dans ce tête-à-tête russo-américain, les Européens ont été ignorés et ne seront conviés à donner leurs avis et positions qu’en deuxième partie, comme l’a laissé entendre Donald Trump. Il en est de même pour l’Ukraine et son président Volodymyr Zelensky, qui malgré toutes ses protestations, est tenu à distance, mais pourrait lui aussi, dans un deuxième temps, participer à un sommet trilatéral comme le laisse entendre la partie américaine. Mais la question qui se pose, c’est de savoir s’il y sera invité pour être mis devant le fait accompli ou pour vraiment pouvoir imposer ses visions et objectifs?
Tout dépendra du degré d’entente entre Poutine et Trump, car si les deux hommes trouvent un consensus assez large, il y aura très peu de place pour les Européens et l’Ukraine pour changer quoi que ce soit au cours des choses. Il faut dire que le président américain, qui rêve du prix Nobel de la paix, est très impatient et voudrait clore ce dossier au plus vite. Un conflit, pour rappel, qu’il avait dit être capable de régler en 24 heures lors de sa campagne électorale, avant de se rendre compte de la complexité des choses et de se heurter à l’intransigeance des différentes parties directement ou indirectement concernées par ce conflit.
Mais à côté de ce conflit, il y a un autre plus terrible et plus dramatique qui se déroule à Ghaza où l’entité sioniste mène une vraie guerre génocidaire contre les civils et qui a déjà coûté la vie à 62000 innocents, et où tout un peuple est menacé par la famine. Mais ces mêmes puissances ne font rien pour l’arrêter malgré l’urgence du drame. Mais notre monde est ainsi fait. Il marche à deux vitesses et fonctionne au deux poids, deux mesures.

Par Abdelmadjid Blidi

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