Oran Aujourd'hui

Les services d’urgence médicale en attente de réorganisation et de rationalisation

La direction de l’hôpital universitaire 1er Novembre 1954 a initié la semaine dernière une réunion regroupant les directeurs des établissements hospitaliers et des structures médicales spécialisées ainsi que des spécialistes reconnus dans le domaine des urgences médicales. L’objectif de la rencontre était d’élaborer «un plan d’action visant à améliorer la prise en charge de patients se présentant aux urgences médicales et d’assurer une bonne répartition des flux de personnes concernées entre les différents services d’urgence de la wilaya”. En d’autres termes, cette réunion avait l’ambition de revoir et de corriger l’organisation et la stratégie de fonctionnement des services d’urgence en tenant compte des nouvelles infrastructures médicales et hospitalières réceptionnées depuis ces cinq dernières années Les directeurs, médecins spécialistes et chefs de service dans différents domaines tels que la chirurgie de la tête, la chirurgie maxillo-faciale, la chirurgie générale, la traumatologie et la neurologie ont pu débattre et présenter des avis basés sur leur expérience, soulignant les lacunes constatées dans le dispositif d’accueil et de prise en charge des patients aux services des urgences.
Il a été notamment souligné la nécessité d’un renforcement structurel de certains services, notamment à l’hôpital d’Oued Tlélat appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans la prise en charge des cas d’urgence. Cela permettrait également d’atténuer la grande pression actuelle exercée sur les grands hôpitaux d’Oran. On sait que l‘EHU du 1er Novembre et le CHU Benzerdjeb sont les structures médicales les plus sollicités de toute la région et reçoivent des cas d’urgence venant de toutes les wilaya de la région. Un afflux quotidien de patients qui dépasse souvent les capacités d’accueil. Un éminent chirurgien présent à cette réunion a confié au chroniqueur que l’état des lieux peu élogieux des conditions d’accueil et prise en charge des malades en général et des cas d’urgences en particulier, ne saurait être amélioré efficacement sans une grande et profonde révision de tout le système de fonctionnement du secteur de la santé.
«Une réforme attendue depuis des années, voire des décennies, mais qui est restée à chaque fois coincée et pénalisée par le manque de vision à long terme et la culture des improvisations» souligne ce spécialiste. Un autre médecin, observateur avisé de la situation du secteur, indique que le seul fait d’évoquer aujourd’hui une «nécessaire répartition équilibrée des patients entre les différentes structures de santé de la wilaya» montre bien qu’au départ, des infrastructures ont été réalisées mais implantées ici et là au gré des disponibilités du foncier ou des choix de terrain par des gestionnaires locaux surtout préoccupés par l’impératif de consommation rapide des crédits affectés aux projets.
En réalité, aucune grande étude sérieuse et globale n’a été élaborée pour déterminer l’évolution à moyen et long terme des besoins de la population dans toutes les disciplines médicales. Il fut un temps, les Oranais parmi les plus âgés s’en souviennent, où les autorités locales avaient annoncé par exemple la réalisation d’un hôpital de chirurgie traumatique à Canastel.
Un projet reconverti ensuite en hôpital pédiatrique. On parlait également d’un hôpital de grands brûlés à Gdyel, entre Oran et Arzew, le grand pôle pétrochimique à haut risques d’accidents professionnels. Un projet également abandonné et ensuite transféré dans une autre commune au sud de la grande ville. Bien d’autres exemples pourraient être cités, illustrant s’il le fallait la vieille culture des tâtonnements qui a pénalisé le secteur de la Santé, lui-même en attente «de «soins et de réforme».

Par S.Benali

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