Oran Aujourd'hui

Logements: Des non-dits et des paradoxes que personne ne veut assumer

L’opération de relogement de plus de 3.000 familles des bidonvilles, annoncée et programmée pour le mois de février 2021, vient d’être reportée au mois de mars prochain. Un décalage d’un mois seulement qui peut paraître insignifiant face à l’importance de cette action inscrite parmi tant d’autres dans le programme des politiques publiques menées par les autorités locales. Selon les services de la wilaya, ce léger report serait motivé par la nécessité d’achever les travaux d’aménagement extérieurs des sites de logements dans les communes de Benfreha et Oued Tlelat. Il faut rappeler que la cellule de communication de la wilaya avait annoncé en décembre de l’an dernier que des opérations de relogement de familles occupant des bidonvilles se feront par étapes durant tout le 1er trimestre de l’année 2021. Concernant l’affichage des listes des bénéficiaires des logements sociaux, les mêmes sources avaient alors annoncé que l’étude des dossiers et les enquêtes ménages, qui étaient à l’arrêt à cause de la pandémie, avaient repris depuis plusieurs semaines, et que l’affichage aura bien lieu durant le premier semestre en cours pour certaines communes, dont Bèthioua, Aïn El Bia, Oran, Misserghine, El Kerma, Hassi Mefsoukh, Bousfer, El Ancor.

Mais selon des observateurs avertis, cet affichage annoncé des listes de bénéficiaires de logements sociaux relèverait presque d’une «mission impossible» tant il est difficile pour les responsables concernés de «classer» les concernés selon des critères et des priorités difficiles à maîtriser. Une mission par ailleurs bien difficile à assumer par les gestionnaires-élus, face à une disponibilité de logements bien insignifiante par rapport à une très forte demande en constante augmentation. Fatalement, les retards dans l’affichage des listes de bénéficiaires ne pouvaient qu’impacter l’affectation des logements achevés, en attente d’attribution depuis parfois 6 ou 7 ans. A ce jour, pas moins de 4.000 logements répartis à travers une douzaine de communes, n’ont toujours pas été distribués.

Et ce retard dans l’affichage et la distribution des programmes de logements sociaux achevés dans plusieurs communes de la wilaya, ne pouvait à l’évidence que provoquer ou accentuer les mouvements de colère et de protestation des mal-logés à travers plusieurs communes de la wilaya d’Oran. Ce que les autorités locales veulent bien évidemment éviter à tout prix. Entre-temps, le nombre de demandes de logement déposées à travers les communes n’a jamais cessé d’augmenter, compliquant chaque année davantage cette équation du «logement-relogement» truffée de variables sociales, de paradoxes, de non-dits et de tabous que personne ne veut assumer…
Par S.Benali

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