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Ahmed El-Haidoussi à propos du projet de loi de finances 2026 : « L’État algérien réaffirme son caractère social »

L’analyste et expert en économie, Ahmed El-Haidoussi, a salué hier les principales orientations contenues dans le projet de loi de finances 2026, adopté dimanche dernier lors de la réunion du Conseil des ministres.

Intervenant dans l’émission « L’invité du matin » sur la Chaîne Une de la Radio algérienne, il a affirmé que la ligne directrice mise en avant par le Président de la République lors du Conseil des ministres, à savoir l’absence de nouvelles taxes susceptibles de peser sur les citoyens ou d’affecter leur pouvoir d’achat, traduit une fois encore l’attachement de l’État algérien à son caractère social, fidèle à la vision du Président depuis son arrivée au pouvoir en 2019.
M. El-Haidoussi a précisé que cette orientation n’entre pas en contradiction avec la trajectoire économique actuelle impulsée par le Chef de l’État, fondée sur le soutien au développement, la stimulation de l’investissement et l’augmentation des dépenses publiques, tout en préservant le niveau de vie du citoyen et la disponibilité des produits de première nécessité.
L’expert a souligné que l’élaboration du projet de loi de finances 2026 s’inscrit dans un contexte interne et externe différent de celui de 2025, marqué notamment par la baisse notable du taux d’inflation, passé de 9 % en 2022 à 4 % actuellement, un signe encourageant du retour d’une activité économique dynamique et d’une prise de conscience accrue des citoyens en matière de consommation responsable et de maîtrise des prix.
Il a ajouté que ce nouveau projet intervient dans un environnement géopolitique et économique mondial complexe, mais que le gouvernement algérien disposera d’une marge de manœuvre plus confortable en 2026, grâce à plusieurs indicateurs positifs, dont la décision de la Banque d’Algérie d’abaisser le taux d’intérêt de 3 % à 2 %, facilitant ainsi l’accès aux crédits pour les particuliers et les entreprises et favorisant une meilleure circulation de la liquidité au service de l’économie nationale.
« L’Algérie ambitionne de faire de 2026 l’année des grands investissements, conformément aux orientations du Président de la République », a-t-il déclaré, estimant que cette stratégie vise à attirer davantage de capitaux nationaux et étrangers, à diversifier les activités économiques et à poursuivre la politique de dépenses publiques et de croissance durable.
Dans le même esprit, M. El-Haidoussi a souligné que l’augmentation du rythme de production des entreprises nationales a contribué à la baisse de l’inflation, saluant la conscience citoyenne en matière de consommation et les efforts des opérateurs économiques qui ont sensiblement accru leurs capacités productives.
Par ailleurs, l’invité de la Radio s’est montré optimiste quant à « la capacité du gouvernement à évoluer avec souplesse, malgré les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est, ainsi que les répercussions de la guerre en Ukraine, les crises des voies maritimes et les tensions autour de Taïwan ».
Il a toutefois averti des risques liés à la volatilité des prix du pétrole et aux changements climatiques sur l’économie mondiale, soulignant « la nécessité pour les politiques économiques nationales de tenir compte de ces paramètres, étant donné la dépendance partielle de l’Algérie aux revenus des hydrocarbures ».
L’expert en économie a par ailleurs salué la rencontre du Président de la République avec les acteurs économiques, estimant qu’elle est intervenue à un moment opportun. Selon lui, cette initiative a mis en lumière la volonté et la disponibilité des investisseurs à engager de nouveaux projets, illustrée par l’enregistrement de plus de 17.000 projets d’investissement auprès de l’Agence nationale de promotion de l’investissement, susceptibles de créer plus de 420.000 emplois directs et indirects.
Le véritable défi, selon lui, réside dans la concrétisation effective de ces projets sur le terrain et l’accélération de leur mise en œuvre, des facteurs déterminants pour attirer encore plus d’investissements, tant nationaux qu’étrangers.
M. El-Haidoussi a salué, par ailleurs, la décision du Président de moderniser et numériser l’Office national des statistiques (ONS), rappelant que ce secteur a besoin d’un véritable élan dans le domaine de la digitalisation.
« Il est peut-être temps de créer des bureaux statistiques locaux connectés aux ingénieurs de l’ONS au niveau central », a-t-il suggéré, estimant qu’une telle initiative permettrait la transmission en temps réel des données, favorisant l’élaboration de politiques publiques et économiques plus efficaces et une prise de décision rapide au sein des institutions de l’État.
Il a enfin insisté sur la nécessité de doter cette structure d’une organisation moderne adaptée aux transformations sociales et économiques de l’Algérie et à l’évolution mondiale, tout en intégrant une culture de la prospective basée sur des données fiables et actualisées dans les domaines de l’économie, de l’éducation, des sciences et des technologies.

Mohand S.

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