Oran

Il est un témoin vivant de la mémoire locale : le Phare d’Arzew retrouve son éclat

Les abords du mythique phare d’Arzew connaissent, en ce début de semaine, une animation inhabituelle. Dès les premières heures, une trentaine de bénévoles, membres de l’association «Bouclier Bleu» et du «Club maritime Coralia », ont pris part à une vaste opération de nettoyage et de remise en état de la vieille lanterne qui veille sur la baie depuis plus d’un siècle et demi.

Sous un soleil généreux, l’ambiance mêlait enthousiasme, solidarité et sens du devoir écologique.
Les participants ont entrepris le lessivage, le décapage et la peinture de la tour blanche, symbole d’un patrimoine maritime que beaucoup craignent de voir tomber dans l’oubli. L’initiative, soutenue logistiquement par la commune d’Arzew, s’inscrit dans un programme de collaboration entre les associations locales et les services municipaux pour la sauvegarde du patrimoine côtier. Le président de la commission de la pêche, de l’agriculture et de l’hydraulique de l’Assemblée populaire communale s’est déplacé sur les lieux pour marquer le coup d’envoi officiel de l’opération. Il a salué «le formidable élan de volontariat des jeunes d’Arzew, qui donnent ici un bel exemple d’engagement pour la préservation des symboles du littoral». Au-delà du geste symbolique, cette action a permis de resserrer les liens entre les acteurs du mouvement associatif et les habitants, notamment les jeunes mobilisés autour d’un projet à forte portée patrimoniale. Pour beaucoup d’entre eux, le Phare d’Arzew représente plus qu’un simple repère maritime : c’est un témoin vivant de la mémoire locale, un phare qui relie passé et présent.
Érigée en 1848, la lanterne d’Arzew s’élève fièrement face à la mer, à l’extrémité ouest du golfe. Visible à plus de 22 milles nautiques grâce à son éclat rouge qui pulse toutes les cinq secondes, elle guide encore aujourd’hui les embarcations qui s’approchent du port. À ses pieds, le paysage mêle nature et vestiges coloniaux : une série de villas et d’anciens chalets rappellent l’histoire portuaire et balnéaire de la région, à quelques encablures du célèbre «Corniche source des Gazelles. Située à environ 2,5 kilomètres au nord-ouest du port, la lanterne d’Arzew est considérée comme l’une des plus anciennes du pays.
Construite à l’origine pour sécuriser la navigation dans le golfe, elle est devenue au fil du temps un repère emblématique pour les marins comme pour les habitants. Sa silhouette blanche, souvent battue par les vents, domine un paysage maritime d’une beauté singulière. Pour les bénévoles présents, redonner éclat à cette sentinelle du littoral, c’est aussi une façon de rappeler l’importance de la protection du patrimoine marin dans une région où les pressions urbaines et industrielles se font de plus en plus sentir. Plusieurs associations locales envisagent déjà de reconduire l’opération à d’autres points du littoral, dans l’espoir de créer une dynamique de sensibilisation à la sauvegarde du patrimoine côtier. Entre l’effort collectif, la mémoire retrouvée et la beauté retrouvée des lieux, cette journée le Phare d’Arzew aura marqué un moment fort d’engagement citoyen, une lumière symbolique dans la continuité de celle qui, depuis 177 ans, guide encore les navigateurs.
Yacine Redjami

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