
Processus électoral : l’ANIE enclenche la mutation numérique à Oran
L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) amorce un virage décisif dans la modernisation de la gestion électorale. En déplacement hier à Oran, son président par intérim, Karim Khalfan, a officialisé le lancement d’une plateforme numérique de révision et de suivi des listes électorales, marquant une étape majeure dans la digitalisation du système électoral algérien.
Cette innovation, qui permettra une mise à jour en temps réel des registres à l’échelle du territoire et au sein des représentations diplomatiques à l’étranger, ambitionne d’assurer une transparence accrue et de renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral. «La fiabilité des listes est la première pierre de tout édifice démocratique», a souligné Khalfan lors de sa visite au siège de la délégation de wilaya de l’ANIE à Oran.
L’un des points forts de cette nouvelle phase réside dans la mise en place de deux comités nationaux de suivi, chargés d’assurer un contrôle permanent du déroulement de la révision annuelle des listes à travers les 58 wilayas et dans les consulats à l’étranger. Ces cellules de supervision seront connectées à la base de données centrale, garantissant une harmonisation immédiate entre les registres locaux et nationaux.
À Oran, Karim Khalfan a suivi de près le travail des équipes locales mobilisées pour cette campagne annuelle. Il a insisté sur la nécessité d’une rigueur exemplaire dans la gestion des inscriptions, des radiations et des actualisations, estimant que la qualité du fichier électoral conditionne la crédibilité du scrutin à venir. Au-delà de l’aspect technique, l’ANIE place la participation citoyenne au cœur de sa démarche. Le président par intérim a donné des directives précises pour rapprocher davantage les bureaux de vote des nouveaux pôles urbains et des zones d’habitation récemment créées, afin de faciliter l’accès des électeurs et d’encourager leur mobilisation. L’enjeu est de corriger les disparités territoriales tout en renforçant la proximité administrative. Les délégations locales seront invitées à actualiser la cartographie électorale afin de tenir compte des mutations urbaines et démographiques rapides observées dans plusieurs wilayas, notamment à Oran et dans les périphéries en pleine expansion.
Le cœur de cette réforme repose sur la nouvelle plateforme numérique de gestion des listes électorales. Ce système intégré permettra non seulement de vérifier l’authenticité des données et d’éviter les doublons, mais aussi d’ouvrir un espace interactif aux citoyens. Ces derniers pourront consulter leur statut électoral ou signaler toute anomalie en ligne, sans se déplacer aux sièges des délégations. Cette numérisation s’inscrit dans la stratégie globale adoptée par l’ANIE pour rendre l’administration électorale plus fluide, plus rapide et plus fiable. Elle complète les programmes de formation des agents électoraux et les actions de coordination menées avec les collectivités locales. La visite de Karim Khalfan à Oran n’est pas anodine : la wilaya, par son poids démographique et son dynamisme administratif, a été choisie comme site pilote pour expérimenter ce modèle de gestion modernisé. Les premières évaluations de la plateforme y seront menées avant une généralisation à l’ensemble du territoire national. Le président par intérim de l’ANIE a salué le travail accompli par les équipes locales, qualifiant leur engagement de « maillon essentiel » dans la réussite de la transition numérique.
Il a également rappelé que la digitalisation ne vise pas seulement la modernisation technique, mais aussi la consolidation de la transparence et de la neutralité du cadre électoral. En misant sur les outils digitaux, l’ANIE entend franchir un cap dans la gouvernance électorale. La révision des listes électorales, autrefois marquée par des procédures longues et parfois sujettes à contestation, entre ainsi dans une ère de traçabilité et d’instantanéité. Pour Karim Khalfan, cette mutation technologique n’est pas une simple adaptation, mais une réponse stratégique à l’exigence de confiance citoyenne. En plaçant la numérisation au cœur de son action, l’Autorité veut faire de la transparence non plus un slogan, mais une réalité mesurable. Oran, première étape de cette transformation, devient ainsi le symbole d’un processus électoral rénové, ouvert et résolument tourné vers l’avenir.
Nassim.H



