Le Lion, animal-symbole préféré des Oranais…
Depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes algériens ne cessent d’exprimer leur indignation et leur colère en découvrant la photo d’une sculpture d’un lion érigée sur un rond-point à l’entrée de la ville de Batna. La sculpture a en effet de quoi surprendre, voire même choquer ceux qui n’apprécient guère les «déformations» et les «bizarreries» introduites dans de présumées œuvres artistiques réalisées pour décorer le cadre urbain. On sait, depuis longtemps, comment fonctionnent les collectivités locales en matière de conception et de réalisation d’un projet artistique devant, en principe, embellir un rond-point ou une façade urbaine. On se souvient par exemple de cette première statue du Chahid Zabana, installée il y a quelques années au rond-point du même nom à l’entrée de la frange marine. Une statue très mal proportionnée, mal conçue et jugée en tout cas indigne de la dimension mémorielle et historique du premier chahid guillotiné par le colonisateur français. La statue a été finalement enlevée et remplacée par une autre, un peu mieux réussie et plus imposante. Mais à ce jour, beaucoup, même parmi les artistes oranais, se demandent comment et pourquoi les autorités locales et les responsables communaux de l’époque décidaient du choix d’une oeuvre et retenaient l’auteur-sculpteur sans aucune consultation, implication ou participation de tous les concernés, artistes et citoyens, par l’opération d’ornement d’un rond-point. Très souvent, notamment à Oran, les amateurs d’art et de décoration urbaine sont offusqués par certains décors, sculptures de statues, stèles commémoratives, peintures d’un pan de muraille, d’une balustrade ou d’une façade. Il est vrai, comme on le dit souvent, que «les goûts et les couleurs ne se discutent pas». Mais dans certains cas, comme celui de cette statue de lion jugée hideux et difforme, installée en catimini à Batna, on ne peut que difficilement faire preuve de tolérance intellectuelle ou trouver des arguments permettant d’accepter la médiocrité dans toute son ampleur et son éclat. Il suffit de lire les très nombreux commentaires publiés sur les réseaux pour comprendre à quel point l’opinion publique n’a pas apprécié que l’on impose et inflige au regard du citoyen la vision d’une statue qui, comme le disent bon nombre, «ferait peur aux enfants». Question: Pourquoi les pouvoirs publics, ou les élus communaux à Batna, ont accepté d’utiliser cette image d’un Lion ressemblant à un monstre de film d’horreur, pour décorer un espace urbain à l’entrée de leur ville ? Ils savent pourtant que le Lion, inscrit en symbole de la ville d’Oran et figurant même en mascotte pour les prochains jeux méditerranéens, est pour tous les oranais une sorte d’emblème qu’il ne faut ni ternir ni dénigrer. Même au nom d’une «inspiration artistique» que beaucoup estiment mal intentionnée…
Par S.Benali