En prévision du mois du Ramadhan, des mesures ont été prises par les autorités pour approvisionner le marché en viande rouge, garantir la disponibilité de ce produit et éviter la flambée des prix.
Les dispositions prévues durant le mois sacré, une période propice pour la hausse injustifiée des prix en plus de la spéculation, ont été détaillées, hier, par le directeur général de l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV), Mohamed Kherroubi.
Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, le DG de l’ONILEV a annoncé l’importation par l’Algérie de 20 000 bovins d’engraissement pour alimenter le marché en viande rouge. Cette mesure vise, indique-t-il, à répondre à demande croissante durant cette période de l’année. «L’importation de bovins destinés à l’abattage, au lieu des viandes rouges fraîches ou congelées, permettra d’augmenter la cadence de l’activité des abattoirs et des boucheries, et de répondre à la forte demande en viande fraîche durant le mois de Ramadhan», a-t-il déclaré.
Outre l’importation de bovins d’engraissement, la mise en place de boucheries mobiles est parmi les mesures prévues durant le mois sacré. Sur ce volet, le DG de l’ONILEV a indiqué que des boucheries mobiles seront mobilisées pour assurer l’approvisionnement des quartiers populaires en viande fraîche dans plusieurs wilayas durant le mois sacré.
Pour ce qui est, par ailleurs, de la hausse soudaine des prix du poulet enregistrée ces dernières semaines au niveau de plusieurs wilayas du pays, le même responsable a expliqué que cette flambée est due à la hausse des prix des aliments de bétail. Alors que le kilo de volaille a atteint 480 da, M. Kherroubi a indiqué que la hausse des intrants sur le marché international est à l’origine de la flambée. Il a cité les aliments indispensables pour les aliments de volailles, à savoir le maïs et le soja.
Le DG de l’ONILEV a indiqué que «l’accroissement des prix de l’aliment de bétail, qui représente 65 % du coût de production des viandes blanches, est à l’origine de cette envolée». Il a fait savoir que la hausse des intrants remonte au mois de décembre dernier. «La hausse de ces deux produits boursiers a été constatée depuis le mois de décembre dernier», a détaillé l’invité de la chaîne III.
Il a indiqué que les prix vont se stabiliser dans les prochains jours, annonçant des mesures pour produire localement les intrants des aliments de volailles. «Il y a un retour progressif à la normale après cette rupture, et les prix devront se stabiliser dans les prochains jours avec la reprise de l’appareil de production», a-t-il indiqué.
Parmi les mesures à travers lesquelles l’Algérie compte réduire sa forte dépendance de l’étranger en matière d’intrants, il a annoncé l’extension des surfaces agricoles consacrées à la culture du maïs et du soja au niveau des grandes superficies du Sud. «Pas moins de 8.000 hectares ont été consacrés à cette culture cette année», a-t-il avancé. Actuellement, le pays importe 20 millions de tonnes de soja et de maïs pour les besoins du secteur avicole, ajoute-t-il. Il a précisé que de 80% de ces opérations d’importations sont effectuées par des privés, et le reste est importé par l’ONAB.
Par ailleurs, le même responsable a indiqué que la plupart des éleveurs activant dans la filière de la volaille travaillent dans l’informel, annonçant à la même occasion des mesures pour remédier à cette situation. Il a fait constater que 80 % des exploitations avicoles activent dans l’informel, affirmant que le ministère de l’Agriculture et le Conseil interprofessionnel de la filière avicole encouragent les petits éleveurs à adhérer à la nouvelle réorganisation de la filière en cours.
Enfin, il a évoqué les nouveaux textes régissant les coopératives agricoles pour plus de traçabilité des procédés de production et une meilleure visibilité sur le marché avicole.
Samir Hamiche