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Perturbation de la distribution de l’huile de table:
Les commerçants au détail pointés du doigt

La perturbation dans l’approvisionnement en huile de table, constatée sur le marché national durant les dernières semaines, est due aux commerçants détaillants qui refusent de se faire facturer leurs achats auprès des grossistes et des producteurs.

Selon, le président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FNA), Khaled Belbel a jeté la balle dans le camp des commerçants au détail, qui selon lui, ont causé cette pénurie des huiles de table sur le marché» en prétextant la rareté de ces produits au niveau des grossîtes et des producteurs. La raison «réelle» de cette perturbation est due au «refus» de ces commerçants d’appliquer les directives des services du ministère du Commerce instaurant «l’obligation» de facturation sur toutes les transactions réalisées par tous les acteurs du marché, «à tous les niveaux», a-t-il expliqué.
Ce système de facturation est considéré «pénalisant» par les commerçants au détail vu que les transactions facturées sont «imposables», a précisé M. Belbel qui a ajouté que les détaillants estiment que leur marge bénéficiaire est «négligeable» s’ils achètent avec des factures les huiles dont le prix est plafonné par l’Etat.
Pour échapper à ce qu’ils qualifient de «contrainte», les détaillants se fournissent auprès de plusieurs grossistes en achetant de petites quantités au prix du détail, ce qui les exempte de la facturation, a souligné le responsable de la fédération qui a indiqué que ces commerçants écoulent, par la suite, leur marchandise «à des prix plus élevés en faisant croire à l’existence d’une pénurie» et à l’achat de leur produit plus cher auprès des grossistes et autres fournisseurs.
M. Belbel a mentionné que les agents de la Direction du commerce et des prix (DCP) «ont effectué, dernièrement, des visites d’inspection» pour s’enquérir de l’état des stocks des producteurs et autres grossistes et ont constaté, selon lui, que «les niveaux des stocks en 2021 ont augmenté» par rapport à l’année écoulée. Il a donné l’exemple d’un des producteurs principaux des huiles de table en Algérie dont la production a «triplé» comparée à l’année précédente.
Le responsable a déploré que «cette réticence à la facturation perdure depuis plusieurs années» tout en déclarant qu’il était difficile de «changer les mentalités» et cela demanderait du temps pour pouvoir «instaurer de nouvelles règles» qui ne pénaliseraient pas le consommateur final.
Contacté hier, le président de l’Association nationale des commerçants, Elhadj Tahar Boulenouar a estimé que le problème de l’huile de table posé depuis quelques semaines est dû essentiellement au refus de quelques distributeurs de ce produit nécessaire de livrer les petits détaillants. Pour lui, ces distributeurs n’arrivent pas à couvrir leurs charges notamment après l’imposition par les pouvoirs publics, de la facturation de toutes les transactions d’achats et de ventes. Il dira en outre que le problème de pénurie des produits à large consommation est soulevé souvent. Ainsi, a-t-il, suggéré, « il est temps de revoir la politique de subvention ». Pour notre interlocuteur, il est temps également d’arrêter de subventionner le produit, mais de subventionner directement le citoyen en besoin.
Noreddine Oumessaoud

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