A quand la restauration de la Mosquée du Pacha ?
Une majorité de citoyens oranais ne cessent de déplorer, et de dénoncer, les retards enregistrés par divers projets de réhabilitation de certains monuments historiques dont le palais du Bey et la Mosquée du Pacha. Depuis plus d’une quinzaine d’années, les pouvoirs publics n’ont pas cessé d’annoncer, presque chaque année, une «prochaine opération» d’aménagement et de confortement des structures devant permettre une réouverture de la splendide mosquée du pacha située à Sidi El Houari. Mais à chaque fois l’échéance évoquée a été retardée pour différentes raisons; difficiles à cerner pour le citoyen profane qui ne retient au final que l’échec et l’incompétence débordante de certains acteurs installés aux rouages de gestion et de préservation des monuments historiques. Pourquoi, se demandent les mauvaises langues locales, les services consulaires français et l’évêché d’Oran ont rapidement réussi à mobiliser des crédits, subventions et contributions de mécènes dont pas mal d’opérateurs algériens, afin de financer la restauration et l’aménagement de la chapelle Santa Cruz dominant la ville d’Oran sur le mont Murdjadjo ? Avec un relent de jalousie, du reste bien compréhensible, bon nombre de commentateurs ont pointé du doigt cette incapacité chronique du système de gestion locale à pouvoir prendre en charge efficacement un projet de restauration et de réhabilitation d’un site, d’une ancienne infrastructure ou d’un monument inscrit au patrimoine historique. Qu’il s’agisse du siège de l’Hôtel de ville, de la porte du Caravansérail, du Palais du Bey, ou des plus anciennes mosquées de la Cité, on assiste à chaque fois à la résurgence des échecs et de la médiocrité dans la prise en charge de ces dossiers par les acteurs concernés. Il y a déjà plus d’un an, une plaque signalant le déroulement imminent de l’opération de restauration de la mosquée du Pacha a été installée sur la façade de cet édifice. Pourquoi ce zèle inutile en matière de communication quand on ne maîtrise vraiment pas les aléas d’un programme qui relève, pour certains, de l’accessoire, voire même de l’inutile. La pandémie du coronavirus allait évidemment servir à justifier le dernier report annoncé de la date de démarrage des travaux de restauration de la Mosquée du Pacha. Cet édifice religieux, érigé en 1797 à l’époque du Bey Mohamed El Kebir, risque hélas d’attendre encore longtemps avant de voir les fidèles venir y prier…
Par S.Benali