La société civile ne doit pas être partisane, mais doit plutôt servir de «relais» pour porter les préoccupations des différentes tranches de la population aux pouvoirs publics.
C’est ce qu’a indiqué hier à Alger, lors de son passage sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne, la présidente du Croissant rouge algérien (CRA), Saida Benhabiles, soulignant qu’»il y a un principe fondamental et très important : il ne faudrait pas que les militants de la société civile soient partisans». «Le rôle principal de la société civile c’est d’être la conscience des décideurs et des politiques, et être l’écho réel de toutes les préoccupations de la société», a souligné la présidente du CRA précisant que la société civile «constitue un trait d’union entre chaque organisation qui exprime les préoccupations des différentes catégories de la population, et les pouvoirs publics, afin de les accompagner pour bénéficier des mesures prises par l’Etat».
Dans le même contexte, M. Benhabiles a salué la création de l’Observatoire national de la société civile, souhaitant que ce dernier «ne soit pas partisan», comme elle a déploré «la naissance de certaines associations qui sont le prolongement de certains partis politiques», en insistant, à cet égard, que «la société civile doit être complètement indépendante des politiques».
Qualifiant la société civile de «colonne vertébrale de la cohésion sociale d’une Nation», Mme Benhabiles a indiqué que la société civile avait un «rôle important» à jouer dans la défense et la promotion des valeurs humaines et nationales, et dans la «protection de la cohésion sociale contre toute forme d’atteinte».
Pour l’hôte de la radio algérienne, «la démocratie participative ne peut être concrétisée que par la société civile, à condition que celle-ci doit être sans aucune influence partisane».
Par ailleurs, Mme Benhabiles a évoqué le financement des associations et autres organisations dont les sources, a-t-elle dit, «doivent être «claires et transparentes», en faisant part de l’existence d’organisations au «financement opaque» dont «les objectifs constituent un danger pour le pays», a-t-elle averti.
L’invité de la Radio nationale, qui a rappelé la mission de la société civile est de « rester fidèle à l’écoute des préoccupations de toutes les tranches de la société», insistant à ce que «le contrôle des sources de financement des associations et organisations doit se faire par la stricte application des lois en vigueur».
Au sujet, des actions de solidarité menées par le CRA depuis l’apparition de la pandémie du Covid-19, Mme Benhabiles a cité notamment «la distribution de 350 000 colis alimentaires, le renforcement des capacités d’une quinzaine d’hôpitaux en appareils respiratoires, en ECG, et en divers matériels médicaux, et l’acquisition de deux ambulances équipées».
Elle a ajouté que «depuis le début du mois de Ramadhan, 300 opérations de distribution de bavettes et de produits désinfectants ont été menées, 40 000 colis alimentaires ont été distribués, et 154 restaurants qui servent quotidiennement 14 000 repas ont été ouverts».
Noreddine Oumessaoud