Avec l’approche de la saison estivale, où l’utilisation des ressources en eau connaît une forte croissance, comme c’est le cas durant la même période de chaque année, les services concernés par la gestion de ce secteur évoquent le recours au système de rationalisation.
La Société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger (Seaal), en charge de la gestion des ressources en eau au niveau de la capitale, a annoncé lundi dernier le début du programme de rationalisation avant de se rétracter le même jour. Après avoir publié un premier communiqué annonçant le début de la rationalisation, la Seaal publie un second communiqué pour annoncer le maintien du programme établi durant le mois du Ramadhan. «Le programme de distribution d’eau potable établi le 7 avril 2021 durant le mois de Ramadan pour Alger est toujours en vigueur et reste inchangé», a annoncé la société dans son second communiqué.
Le ministre des Ressources en eaux, Mustapha Mihoubi, s’est expliqué hier sur ce sujet, affirmant que la Seaal n’a pas consulté les autres opérateurs du secteur avant d’annoncer la rationalisation de l’eau. «La Seaal a publié un communiqué sans avoir consulté l’Algérienne des eaux (ADE) et l’Office national d’assainissement (ONA)», a-t-il déclaré à la presse en marge de la 25ème édition du Salon de l’énergie.
Dans le même contexte, le ministre a affirmé qu’en cas de baisse des quantités d’eau, les autorités du secteur peuvent être obligées de recourir à la rationalisation. «L’approvisionnement en eau potable dans la capitale se poursuivra selon le programme établi le 7 avril dernier, mais sa poursuite pendant des mois dépendra de la disponibilité des ressources en eau», a-t-il fait savoir. Il a assuré que ses services feront de leur mieux pour assurer une distribution en permanence d’eau. «Nous ferons de notre mieux pour rendre la distribution permanente, selon le programme établi avant le Ramadan, mais nous devons comprendre que nous ne pouvons pas continuer pendant des mois avec ce programme, compte tenu de la disponibilité des eaux de surface», a précisé M. Mihoubi.
Dans ce sillage, le ministre a fait état de la disponibilité de stocks d’eaux souterraines et de programmes complémentaires pour compenser la carence constatée en eau de surface, soulignant, à la même occasion, le travail de son secteur pour «fournir de l’eau dans toutes les wilayas selon des mécanismes fondés sur des données scientifiques».
Interrogé sur la révision de la tarification de l’eau, M. Mihoubi a affirmé que cette question n’est pas à l’ordre du jour. «Cette question n’est pas à l’ordre du jour, mais elle pourra être examinée à l’avenir en concertation avec les différents intervenants dans le secteur», a-t-il précisé.
Par ailleurs, le premier responsable du secteur a appelé à redoubler d’efforts pour économiser l’eau et incarner les principes contenus dans le projet de charte de l’eau, qui sera présenté au gouvernement dans les prochains jours, après avoir été enrichi par tous les secteurs.
Il convient de rappeler que la charte comprend un ensemble de recommandations visant à limiter la dépendance à la pluviométrie et à une gestion efficace des ressources en eau, en s’appuyant sur des technologies modernes, dont la gestion à distance. Le ministère des Ressources en eau vise à passer des 17% actuels d’utilisation d’eau non conventionnelle à 50% d’ici 2035, ajoute M. Mihoubi.
Samir Hamiche