L’autre Amérique
Les Occidentaux se mettent en rang de bataille et se serrent derrière leur leader historique les Etats Unis d’Amérique. Joe Biden donne l’impression, dans sa tournée toujours en cours, de faire une revue d’effectif et de rappeler à chacun son rôle et ses devoirs. Au G7, à l’Otan ou avec l’Union Européenne, le nouveau locataire de la Maison Blanche martèle devant chacun de ses hôtes son slogan de campagne ‘America is back ».
Les alliés sont connus, les adversaires et les ennemis le sont aussi. Et pour Biden tout le monde dans le camp occidental doit le saisir et bien s’y préparer. La Chine et la Russie sont les deux puissances à surveiller et à neutraliser pour les Américains. Et les Européens doivent suivre. Des Européens, comme d’autres d’ailleurs, qui sont encore traumatisés par les quatre ans de règne de Donald Trump qui a tout cassé dans le magasin de porcelaine. Avec Biden c’est un peu la page Trump qui est tournée. C’est un retour à des relations apaisées entre alliées, mais c’est toujours (quoi que l’on croit) la même idée chez les Américains : l’Amérique d’abord et les intérêts américains d’abord.
Biden avance ses pions et se prépare à rencontrer « le tueur » sans âme du Kremlin, comme il a qualifié Vladimir Poutine dans une interview en mars dernier. Un tête à tête qui pèsera lourd sur tout l’échiquier mondial et où notre région arabo-musulmane ne sera pas occultée, puisqu’elle est au centre de cette nouvelle guerre froide entre les deux super puissances. Et pour ce, le président américain a tenu à se placer en chef de file du monde occidental, mais aussi de l’Otan qui retrouve des couleurs depuis le départ de Trump. La machine de guerre est de nouveau remise en marche.
Il est donc évident à la lumière des premiers pas du président américain sur la scène internationale, qu’il y aura forcement des changements en profondeur dans la carte géostratégique dans les mois à venir. La tumultueuse parenthèse Trump sera très vite refermée. Le monde doit se préparer à une nouvelle Amérique et au retour du gendarme du monde qui tient à se replacer comme la pièce maîtresse des relations internationales et la capitale du monde par laquelle tout doit passer et tout doit être décidé et réglé. Alors et après quatre ans d’ «America first », le monde doit réapprendre à vivre avec l’« América is back ».
Par Abdelmadjid Blidi