Oran Aujourd'hui

Anarchie et dérives bien visibles à l’oeil nu

Selon un communiqué publié sur leur site officiel, les services de la wilaya d’Oran ont annoncé qu’ils procéderont tout au long du deuxième semestre à la distribution de plus de 3.000 logements sociaux au profit des habitants des bidonvilles devant être démolis. Les mêmes sources signalent que le quota de logement réservé à ces familles devant être «recasées» est prêt et disponible. Il s’agit précise-t-on de familles recensées au niveau des bidonvilles de Ras El Aïn, Es-Sénia et de Sidi Chahmi. On se souvient que le wali d’Oran avait, il y a quelque temps, déjà annoncé que cette tranche de programme de logements réservée à cette opération était achevée et que l’opération de relogement allait avoir lieu durant le premier trimestre de l’année en cours. Un «léger» retard lié évidemment aux retards récurrents dans les travaux d’aménagement extérieur et de connexion des immeubles aux différents réseaux. On signale également que même les opérations de recensement des occupants des bidonvilles concernés ont accusé des retards en raison des disparités et anomalies constatées dans les listes d’attribution entre les citoyens recensés au tout début de l’opération et les nouveaux occupants venus squatter les sites plus récemment. Ce qui, encore une fois, traduit le manque maîtrise et le déficit de rigueur dans la gestion, le suivi et le contrôle des mouvements de population et de l’occupation du domaine public par l’habitat précaire sauvage et illicite. Une mission élémentaire qui relève en principe des attributions des APC, mais qui s’inscrit toujours aux arrières plans des préoccupations des pouvoirs publics. Depuis le début de l’année, les services de la wilaya avaient annoncé l’achèvement des travaux de réalisation de plusieurs centaines de logements, notamment à à Bethioua, Oued Tlélat et Benfréha, soulignant que leur distribution aura lieu tout au long des premiers mois de l’année 2021 en cours. Une distribution qui a été finalement retardée en raison des difficultés rencontrées pour la confection et la finalisation des listes des bénéficiaires. Notamment parmi les occupants des bidonvilles de Sidi Chahmi, Ras El Aïn et la CUMO. Des bidonvilles, datant parfois de plus de trois décennies, et qui ont déjà fait l’objet d’au moins une opération de relogement des premiers occupants avant l’arrivée de nouvelles vagues de squatteurs en quête de logement. Tout a été déjà dit et écrit sur ce fléau de l’occupation des espaces par l’habitat précaire, sans que les gouvernants ne puissent encore mettre en oeuvre une stratégie juste et radicale permettant de mettre un terme à l’anarchie, à l’improvisation et aux dérives de toutes natures aujourd’hui bien visibles à l’oeil nu sous le ciel oranais…
Par S.Benali

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page