Une seconde chance pour l’Algérie
La relative bonne santé financière de l’Algérie des ces derniers jours, tranche avec un contexte régional des plus délétères. Si les deux voisins du Maghreb s’enfoncent doucement et sûrement avec un endettement en milliards de dollars, l’Algérie demeure non seulement totalement désendettée, mais est en position de freiner la baisse de ses réserves de change, voire les gonfler, dans le cas où la situation qui prévaut sur le marché pétrolier international persiste. Ce facteur a certes son importance dans les résultats financiers du pays, mais n’était-ce une gestion optimale du commerce extérieur du pays, avec une nette baisse des importations, on ne serait pas à parler aisément des réserves de change, de l’équilibre de la balance commerciale et autres hausse du PIB.
Il reste que l’argent du pétrole doit désormais être utilisé à bon escient dans le futur proche. A commencer par un réel déploiement du plan de relance économique, en passant par des investissements véritablement rentables. Les Algériens attendent un sérieux réveil du secteur industriel. L’aisance financière actuelle permet au gouvernement d’envisager un programme de soutien conséquent aux opérateurs économiques publics et privés. La période que vit présentement le pays de même que les décisions attendues par la société sont hautement historiques et on en parlera pendant longtemps encore, si l’exécutif réussit à bien négocier le virage économique.
La marge de manœuvre de Benabderrahmane est d’autant plus importante qu’en étant désendettée, l’Algérie part avec un avantage certain par rapport à ses voisins du Maghreb et même à l’échelle de toute l’Afrique. Et pour cause, le gouverneur de la Banque d’Algérie peut désormais évoquer, avec une certaine assurance, le maintien du niveau des réserves de change. Ce qui met le pays à l’abri d’un recours au FMI et ouvre une fenêtre d’opportunité à même de convaincre des investisseurs nationaux et étrangers de faire confiance à la solidité de l’économie nationale. Mais cela ne suffit pas pour crier victoire.
L’argent c’est bien, mais l’environnement où évolue l’économie est encore plus important. L’exécutif est tenu de montrer une forte volonté politique et l’exprimer sur le terrain en assurant aux opérateurs économiques une vision claire, limpide et anti-bureaucratique. La nouvelle remontée des prix du pétrole est une seconde chance inattendue pour les Algériens de pouvoir réaliser des réformes nécessaires, sans avoir à payer un lourd prix social. Mais encore faut-il que tout le monde le comprenne, à savoir que l’argent qui est rentré dans les caisses de l’Etat ne doit pas être gaspillé dans des importations farfelues. Il faut l’investir pour produire des richesses.
Par Nabil G