Le secteur de l’éducation nationale pourra être ébranlé prochainement par des mouvements de débrayages que certains syndicats s’apprêtent à lancer dans les jours à venir.
C’est dans un cette optique que l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation professionnelle (UNPEF) annonce le lancement d’ une grève générale au niveau national dont la date sera fixée prochainement. Dans un communiqué rendu public, hier, dont nous détenons une copie, le syndicat a rappelé une série de revendications socioprofessionnelles qu’il a adressées au ministère de l’Education nationale.
L’UNPEF a, dans son communiqué, affirmé avoir réitéré ses revendications, rappelant que la famille éducative fait face aux conséquences de la dégradation du pouvoir d’achat, la hausse vertigineuse des prix et la chute de la valeur du dinar. Pour l’UNPEF «le ministère de l’Education nationale a pris du retard pour prendre en charge les revendications du syndicat, ce qui a conduit à la détérioration de la situation dans le secteur». Le syndicat a affirmé que cette situation «a été exacerbée par les conséquences de la pandémie du coronavirus ainsi que les régimes exceptionnels qui épuisent encore les enseignants dans tous les paliers, en particulier le cycle moyen et secondaire».
Face à cette situation, le bureau national de l’UNPEF, dans sa 36ème session ordinaire, s’est réuni les 20 et 21 octobre courant au niveau du lycée Mohamed Ben Tiftift à Blida durant laquelle il a réitéré plusieurs de ses revendications déjà rendues publiques par le passé. Le syndicat affirme être attaché aux revendications soulevées dans le communiqué n° : 03/2021, à commencer par la prise en charge de l’impact de la détérioration du pouvoir d’achat, le droit à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d’âge, la révision du statut particulier et l’application du décret n° 14/266 avec effet rétroactif.
L’UNPEF revendique aussi la mise en œuvre une réforme au profit du système éducatif avec la participation d’experts et des personnes du secteur, en plus de la révision des programmes et le contenu des livres scolaires pour tous les cycles. Le syndicat revendique aussi «la mise à jour urgente de la prime de la performance et du traitement pédagogique (ISSRP) de 15 % à pas moins de 60 %». «Accélérer le processus de la hausse des salaires, la révision du système compensatoire et la création d’un observatoire national de protection du pouvoir d’achat», a réclamé aussi le syndicat. Ce dernier appelle aussi à «unifier la classification des catégories d’enseignement et d’adopter la promotion automatique de toutes les catégories des différents cycles de l’éducation».
L’UNPEF plaide aussi au «lancement des recrutements pour alléger la charge des enseignants concernés par les dispositifs exceptionnels, notamment au niveau moyen et secondaire ainsi que la prise en charge définitive de ce qui reste des diplômés de l’Ecole supérieure des enseignants».
Le syndicat appelle aussi à «l’intégration des membres des corps communs et les professionnels du secteur de l’éducation nationale avec abrogation définitive de l’article 87 bis et à l’ouverture de la voie à la promotion des professeurs au rang de directeur afin de réduire le problème de tutelle administrative des établissements d’enseignement».
Par ailleurs, l’UNPEF appelle aussi à recruter des assistants pédagogiques et administratifs dans les écoles primaires, et ne pas confier toutes les tâches non pédagogiques aux enseignants des écoles primaires et mettre en place des mécanismes clairs et transparents régulant le mouvement du personnel de l’éducation entre les wilayas.
Aussi, le syndicat plaide également pour la mise en place des mécanismes de distribution du livre scolaire en accordant une subvention pour les personnes en charge du processus de vente et la révision du calendrier des examens officiels pour la fin de l’année dans les wilayas du Sud du pays en raison des températures très élevées.
L’UNPEF appelle aussi à «réviser les lois sur la protection sociale d’une manière qui préserve la prise en charge sanitaire et les soins pour l’éducateur, tout en offrant des postes adaptés afin de mettre en œuvre les recommandations émises par les services de la médecine du travail».
Le syndicat a refusé, dans le même contexte, «l’abandon des droits financiers du congé de maternité sous aucun prétexte», tout en plaidant pour l’attribution des quotas de logement, de différentes formules, au profit des membres du personnel du secteur de l’éducation nationale.
Samir Hamiche