Le président Tebboune a mis en exergue l’exclusion du champ politique des «détenteurs de l’argent sale, à travers la révision du régime électoral, dans le but de moraliser la vie politique, contrer l’influence de l’argent sale…»
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, hier, la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire. Le chef de l’Etat a ainsi renoué avec une tradition abandonnée depuis 2012. Ce retour de la magistrature suprême à la tête du Conseil supérieur de la magistrature traduit une volonté présidentielle de mettre la magistrature et par delà l’institution judiciaire au centre de l’émancipation de l’Etat. Une justice indépendante garantit la modernité de l’Etat et de ses institutions. Le Président qui a affirmé dans son allocution que sa présence à la cérémonie «vient raviver une tradition consacrée dans les us de l’Etat et de l’institution judiciaire», a tenu à rappeler dans le même temps que «c’est également une opportunité pour affirmer notre attachement à accorder au pouvoir judiciaire la place privilégiée qui lui sied».
Un intérêt assumé par le premier magistrat du pays qui note la nécessité de passer en revue «les étapes et les acquis réalisés par le secteur de la Justice, de rappeler les objectifs escomptés, d’esquisser les contours futurs auxquels nous aspirons, parachever l’édification de l’état de droit et jeter les bases d’un pouvoir judiciaire solide, indépendant et efficient, à même de renforcer la confiance du citoyen envers l’Etat et de nourrir en lui le sentiment de sécurité et de quiétude».
Et de poursuivre : «je me suis engagé devant Dieu et devant tout le peuple algérien qui m’a accordé sa confiance lors de la présidentielle, à satisfaire ses revendications et ses aspirations légitimes pour un changement global et véritable devant déboucher sur un redressement national, d’assurer un nouveau départ pour notre pays, et permettre à nos concitoyens de vivre au sein d’une Algérie démocratique, prospère et fidèle aux valeurs de la Révolution du 1er novembre et au message des Chouhada». Ce rappel tout aussi nécessaire dans l’esprit du président de la République aboutit à sa résolution d’«opérer un changement global et réel permettant un redressement national». Lequel redressement suppose le respect des étapes, «à commencer par l’amendement constitutionnel plébiscité par le peuple», puis «la construction d’un nouvel édifice institutionnel, à travers l’organisation des élections législatives».
En rappelant ces phases fondatrices de la nouvelle Algérie, Abdelmadjid Tebboune trace, dans son allocution, la ligne de conduite de l’Etat qui n’est pas encore arrivé à destination. Il y a eu, soulignons-le, l’exclusion du champ politique des «détenteurs de l’argent sale, à travers la révision du régime électoral, dans le but de moraliser la vie politique, contrer l’influence de l’argent sale sur le processus électoral et laisser la place aux jeunes en leur apportant tout le soutien pour pouvoir participer à la prise de décision», a signalé le chef de l’Etat.
C’est, a-t-il insisté, «une condition fondamentale et essentielle participant de la souveraineté du peuple», puisque «les jugements sont rendus au nom du peuple algérien et traduisent dans les faits l’esprit de la loi et les objectifs voulus par le législateur à travers des lois votées par les représentants du peuple».
Les réformes engagées dans le secteur de la justice «ont permis d’accorder toutes les prérogatives de gestion des affaires des magistrats au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), composé dans sa majorité de magistrats élus par leurs pairs, de même que la représentation syndicale des magistrats est présente dans ce Conseil», a indiqué le président Tebboune, non sans faire remarquer que c’est là d’une «première qui dénote notre attachement à assurer la protection aux magistrats et préparer le terrain pour l’indépendance du pouvoir dont il relève». Et d’ajouter : «toutes ces garanties seront concrétisées avec la promulgation de la loi organique portant statut des magistrats et celle relative au CSM».
Yahia Bourit