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Ramtane Lamamra à «Russia Today»:
«Rabat est allé loin dans son complot contre l’Algérie»

Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est revenu sur les agissements malsains du Maroc à l’égard de l’Algérie, notamment son soutien affiché aux groupes terroristes visant la déstabilisation du pays.

Lors d’une interview accordée à la chaîne russe Russia Today, diffusée samedi soir, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que le Maroc est allé trop loin dans son complot contre l’Algérie, visant à déstabiliser le front interne. Pour concrétiser son plan, le Maroc a eu recours à des groupes classés terroristes, tout en bénéficiant de l’assistance d’Israël, a indiqué M. Lamamra. «Rabat est allé très loin dans son attaque contre l’Algérie, en recourant à des individus et des groupes classés terroristes par l’Algérie», a déclaré le ministre.
Pour le chef de la diplomatie algérienne, le Maroc a également employé des méthodes de guerre dite de « quatrième génération » pour déstabiliser le front interne de l’Algérie, recourant même à l’assistance et l’aide d’Israël. Il a affirmé que l’Algérie tient fortement à sa souveraineté et ne peut pas rester sans réactions quand il s’agit de défendre sa sécurité et sa stabilité. «L’Algérie ne critique aucun pays lorsqu’il exerce sa souveraineté. Or, face à cet acte dirigé contre la sécurité et la stabilité de l’Algérie, nous avions appelé l’attention de tous sur la dangerosité et le caractère inadmissible de l’action entreprise par Rabat», précise le ministre. Il a indiqué aussi que l’Algérie a l’obligation de réagir lorsqu’elle a été désignée comme source d’inquiétude. «Lorsqu’on explique au Maroc par la voix de ministres, aux invités, notamment israéliens que l’Algérie est source d’inquiétude dans la région et qu’elle s’est alliée à un autre pays (…), l’Algérie s’est trouvée dans l’obligation de riposter vigoureusement», a expliqué M. Lamamra en référence à la décision d’Alger de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat.
Le ministre a réaffirmé que l’Algérie a été de tout temps un facteur de stabilité et de paix dans la région, comme tout le monde le sait, la partie marocaine fait ressortir délibérément des déclarations fallacieuses sur la politique de l’Algérie et ses actions dans la région» déplore-t-il.

L’occupation marocaine du Sahara occidental, à l’origine de l’instabilité dans la région

Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que «le Maroc est responsable de l’instabilité dans la région, désormais ouverte sur l’inconnu, du fait de son occupation du Sahara occidental», son refus du plan de paix des Nations Unies, et ses entraves à la solution au conflit» qui oppose le Maroc au Front Polisario.
Pour M. Lamamra, le Maroc veut imposer le fait accompli dans le dossier du Sahara occidental. «Toutes les démarches entreprises jusqu’à présent par le gouvernement marocain visent à imposer un fait accompli incompatible avec le droit international et ne remplissant pas les conditions minimales d’une coexistence pacifique entre les pays de la région, entendre par là, le peuple sahraoui frère qui a des droits inaliénables», explique le ministre.
Il a affirmé par ailleurs que les déclarations d’un ministre israélien sur les relations de l’Algérie avec l’Iran, évoquant «une relation spéciale» sont approximatives. Il a affirmé qu’il s’agit de «propos inexacts et incorrects, car c’est là des déclarations relayées délibérément par le Maroc pour nuire à l’Algérie», ajoutant que «les choses sont claires et connues. L’Algérie entretient des relations normales et anciennes avec la République islamique d’Iran depuis le régime du Shah d’Iran». Et d’ajouter : «L’Algérie et l’Iran ont des intérêts au sein de l’OPEP, et l’Algérie a des intérêts à ce que l’Iran entretienne des bonnes relations avec tous ses voisins arabes, et que tout le monde dans cette région et dans d’autres, y compris celle du Maghreb, se conforme aux règles du droit international, sans aucune ingérence dans les affaires internes des pays».

Haut degré de concertation entre l’Algérie et la Russie

Par ailleurs, M. Lamamra a évoqué la coopération entre l’Algérie et la Russie, tout en mettant en avant la profondeur des relations et la solidité des liens entre les deux pays. Il a affirmé que «les relations entre l’Algérie et la Russie sont caractérisées par un haut degré de concertation». «La Russie entretient des relations historiques avec l’Algérie», rappelant la Déclaration du partenariat stratégique entre les deux pays signée en 2001. «La relation entre les diplomaties algérienne et russe est caractérisée par un haut degré de concertation», a-t-il dit, soulignant que «dans ce cadre, l’Algérie a toujours eu des concertations constructives avec la Russie, qu’il s’agisse de certaines questions sensibles soumises au Conseil de sécurité que pour d’autres pouvant porter atteinte aux intérêts de la Russie, débattues dans des foras où l’Algérie est un pays membre».
«Les relations entre les deux pays sont appelées à se consolider», a-t-il indiqué, précisant que cela «dépend du degré de concertation, de l’échange des visites, des cadres institutionnels (commission conjointe et commission du dialogue politique) activant dans le cadre des textes mis en place et présentant des opportunités pour les deux parties en vue d’approfondir les consultations et de renforcer les points de convergence».
Concernant l’élargissement de cette coordination à d’autres domaines, M. Lamamra a indiqué que «le niveau actuel reflète l’intérêt qu’accordent les deux parties à cette concertation. Toutefois, l’évolution des relations et l’accélération des événements sur la scène internationale nous imposent de développer ces cadres et ces mécanismes de manière à renforcer la concertation et convenir de positions communes lorsqu’il s’agit de questions conformes à notre vision en tant qu’Etat non aligné et qui aspire à établir des relations d’amitié fortes avec la Russie».
Le chef de la diplomatie algérienne a, enfin, évoqué l’intérêt qu’accorde la Russie au continent africain, à travers l’organisation d’un sommet Afrique-Russie et la réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères des pays d’Afrique et de la Russie qui a été reportée.
Samir Hamiche

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