Le P-dg de Sonatrach a annoncé la découverte d’un gisement de pétrole au Nord du Niger près des frontières algériennes, ajoutant que Sonatrach s’attelle à le développer pour sa mise en exploitation, ce qui requiert plusieurs années.
Profitant d’une sérieuse reprise du marché du pétrole, Sonatrach s’engage dans un ambitieux plan d’investissement de 40 milliards de dollars sur la période 2022-2026. Le Pdg de la compagnie d’hydrocarbures publique, Tourik Hakkar qui a fait cette révélation dans un entretien qu’il a accordé à la nouvelle chaîne de télévision publique, AL24News, a souligné que «la plus grande part de ces investissements sera orientée vers l’exploration et la production afin de préserver les capacités productives nationales». L’option de la préservation des réserves retenue, le PDG de la Sonatrach, n’éloigne pas pour autant un autre pan essentiel de l’activité de la compagnie. D’importants projets de raffinage seront lancés pour répondre à la demande nationale dans ce domaine. Il est par ailleurs entendu que Sonatrach aspire à réaliser quatre projets au moins dans le domaine de la pétrochimie. Dans le cadre de son plan proactif, quelque 500 millions de dollars ont été affectés en tant qu’investissements pour la protection de l’environnement.
La dynamique de croissance qui concerne Sonatrach, ces derniers mois est portée aussi sur ses activités à l’étranger. Ainsi, M. Hakkar a fait révélé que «Sonatrach œuvre avec ses partenaires libyens à la réunion des conditions de retour en vue de sécuriser les travailleurs et les équipements». On apprendra dans la foulée qu’avant la fin février, des visites seront organisées dans ce pays pour négocier le retour de Sonatrach en Libye. «Nous avons engagé d’importants investissements en matière de prospection de pétrole et de gaz et nous n’allons pas laisser ces découvertes sans développement», a-t-il insisté.
Toujours en Afrique, le P-dg de Sonatrach a annoncé la découverte d’un gisement de pétrole au Nord du Niger près des frontières algériennes, ajoutant que Sonatrach s’attelle à le développer pour sa mise en exploitation, ce qui requiert plusieurs années. Quant à la Mauritanie, Sonatrach étudie son retour vers ce pays voisin, en vue d’y établir des projets d’exploration pétrolière, en sus de l’augmentation de ses exportations d’urée qui est utilisée comme engrais, via Naftal.
Ce déploiement significatif est le signe d’une meilleure santé financière. Celle-ci a été acquise grâce à une augmentation de 70% de la production du groupe en 2021, comparativement à l’année 2020. L’essentiel de cette production a été orienté vers les exportations, ce qui confère une aisance à même de projeter des investissements colossaux. A ce propos, M. Hakkar a précisé que Sonatrach avait réussi, en 2021, à réaliser des exportations en hydrocarbures d’une valeur dépassant 34,5 milliards USD (contre 20 milliards de USD en 2020), tandis que les recettes réalisées sur le marché national s’élèvent à 2,5 milliards de USD.
Les quantités globales de production de Sonatrach ont enregistré un taux de croissance de 5% fin 2021, selon le P-dg qui relève que les quantités exportées ont augmenté de 19% durant l’année écoulée. Concernant l’année 2022, M. Hakkar a affirmé la détermination de Sonatrach à poursuivre son plan visant à développer les capacités nationales de production, en vue de répondre aux besoins internes qui enregistrent une croissance annuelle de 5%, ainsi qu’aux engagements contractuels avec les différentes partenaires, notamment en Europe et en Asie.
A une question sur le projet de pipelines Algérie-Niger-Nigeria, le P-dg de Sonatrach a fait savoir que les études menées dans ce cadre par des groupes de travail mixtes étaient en cours de finalisation. Ces études visent à actualiser les études de faisabilité réalisées entre 2009 et 2014 et financées par des banques internationales, afin d’avoir une vision plus précise du processus et du coût d’investissement, a-t-il expliqué. «Le travail se poursuit et nous annoncerons les résultats dans les prochains mois», a-t-il dit.
Concernant les énergies renouvelables, M. Hakkar a indiqué que Sonatrach s’employait à développer plusieurs projets dans le domaine de l’énergie solaire, notamment à travers sa société mixte avec Sonelgaz. Le groupe s’attelle aussi à développer des projets dans les domaines de l’hydrogène et des biocarburants à travers la création d’un centre de recherche spécialisé, la mise en place de partenariats avec des groupes étrangers de renommée comme l’italien Eni et le lancement de projets pilotes, a poursuivi le responsable. Évoquant les récents accords avec Eni, M. Hakkar a qualifié le groupe italien de partenaire «fiable et stratégique», ajoutant que ce partenariat permettra de développer une expertise dans de nouveaux domaines comme l’hydrogène et de remporter de nouveaux marchés dans la région méditerranéenne.
Anissa Mesdouf