Les quantités de céréales collectées au niveau de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) ont atteint 13 millions de quintaux de blé tendre et dur.
Lors d’une plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni a précisé que les statistiques de la saison 2020-2021 révèlent «un déficit en matière de quantités collectées», faisant état d’une quantité de 135.000 qx d’orge collectées pour des besoins qui dépassent 8 millions de qx.
Selon lui, cette situation a eu pour effet l’apparition de la spéculation dans la production du son et sa mise à disposition pour les éleveurs, d’autant que 40% seulement sont destinés directement aux éleveurs, tandis que 60% sont destinés à la vente libre.
A cet effet, le ministre a condamné ces pratiques, et a affirmé que son département ministériel œuvrait en coordination avec celui de l’Industrie pour se diriger définitivement vers la vente de son directement à l’éleveur ou aux usines productrices de fourrages pour animaux seulement et l’interdiction de leur vente libre en dehors des minoteries.
Concernant les capacités de stockage, M. Henni dira que le secteur s’attèlait à augmenter les capacités de stockage de l’OAIC, (28 millions de qx actuellement), à travers le projet de réalisation de 30 silos de stockage, dont 16 réalisés et 14 connaissant un retard de réalisation. S’agissant du retard accusé dans la réalisation du stock d’Aflou (Laghouat), le ministre a indiqué que l’arrêt du projet était dû au non-respect par la société contractante des engagements contractuels, en sus du problème de la montée des eaux. Pour la construction des stocks, le ministre a affirmé que tous les moyens sont disponibles pour leur réalisation avec des capacités nationales, sans recourir à l’expertise et aux fonds étrangers.
A rappeler dans ce sens que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait déjà prévu un recul de 38% de la récolte céréalière en Algérie en 2021 par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, elle a prévu une augmentation des importations algériennes de céréales, essentiellement de blé, qui devraient connaître une hausse de 25% par rapport à l’année passée et de 7% au-dessus de la moyenne durant la saison de commercialisation 2021/2022. Selon le rapport de la FAO, le rendement de la production céréalière de l’Algérie a été notamment impacté par la faible pluviométrie qu’a connu le pays depuis la mi-février dernier.
En 2020, l’Algérie a mis en place sa stratégie de feuille de route 2020-2024 pour développer les filières blé tendre, maïs, sucre et oléagineux dans le but de réduire la facture annuelle des importations alimentaires. D’ailleurs, pour le secteur du blé, par exemple, il a été décidé de la modernisation extensive de l’irrigation qui devrait augmenter les rendements de 2 tonnes/ha actuels à 5 à 6 tonnes/ha, produisant à terme environ 7 millions de tonnes de blé par an d’ici 2024 (selon ce qui se passe si l’irrigation est complémentaire ou plein).
Noreddine Oumessaoud