De la presse écrite traditionnelle, aux web-Télés, en passant par les sites Internet d’information, les télévisions et les radios, la profession de journaliste a connu une révolution, de sorte à ce qu’aujourd’hui, tout citoyen peut s’adjuger le titre, même si dans la pratique, il ne répond pas au profil.
Dans le Pipe depuis plusieurs années, la loi organique relative à l’information a enfin trouvé un début de mise en œuvre sur le terrain, à travers l’examen par le gouvernement, mercredi dernier, de l’avant-projet de Loi la concernant. Lors de la réunion présidée par le Premier ministre, il a été mis en exergue une volonté de l’exécutif de conférer au texte un caractère novateur. Cela tient à des aspects constitutionnels au sens où la loi organique doit absolument se référer à la loi fondamentale du pays. Mais cette nécessaire mise à niveau juridique ne constitue pas l’unique raison de la démarche gouvernementale. Il est également question d’adapter le texte sur le droit d’informer aux mutations induites par le développement technologique. Le communiqué du Premier ministère, sanctionnant la réunion du gouvernement a, à ce propos, indiqué que ce projet de texte «exprime la volonté des Pouvoirs publics de donner à la refonte du texte un caractère novateur en accord avec les dispositions de la Constitution du 1er novembre 2020 ainsi que les mutations induites par le développement technologique et les standards internationaux en la matière».
Retenant le fait que l’élaboration de cet avant-projet de Loi organique soit «dictée par la nécessité de la mise en place d’un cadre législatif», la même source note la volonté de l’exécutif de faire en sorte à ce que la loi réponde «à la fois aux attentes du citoyen en matière d’information complète et objective, aux besoins d’organisation des professionnels de l’information ainsi qu’aux missions de service public et à l’intérêt général». Une ambition somme toute légitime, voire salutaire pour la bonne marche de la société algérienne. Dans l’énoncé de ces objectifs, on devine la détermination des pouvoirs publics de lutter contre les fausses informations, tout en garantissant le libre exercice de la profession de journaliste. Ainsi, le communiqué relève que «l’avant-projet de Loi contribuera à consolider la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et électronique et à favoriser l’émergence d’une presse solidement ancrée dans les réalités nationales». Celle-ci sera «consciente des enjeux et respectueuse de l’éthique et de la déontologie». A l’adoption par le gouvernement, suivra l’examen de l’avant-projet de loi par le Conseil des ministres, conformément aux procédures établies, indique la même source.
Il faut dire que la famille de la presse a un grand besoin d’un code qui précise les conditions d’exercice de l’information, tout en tenant compte de tous les supports médiatiques. De la presse écrite traditionnelle, aux web-Télés, en passant par les sites Internet d’information, les télévisions et les radios, la profession de journaliste a connu une révolution, de sorte à ce qu’aujourd’hui, tout citoyen peut s’adjuger le titre, même si dans la pratique, il ne répond pas au profil. L’avant-projet de loi est appelé à mettre le holà à tout cela et séparer les contributions citoyennes du véritable travail de journaliste. A charge pour ce dernier de faire sérieusement son métier et aux pouvoirs publics de débusquer les usurpations de fonction.
Anissa Mesdouf