Mme.Bendouda a eu la présence d’esprit d’inviter des banques, des experts algériens et internationaux dans les domaines de l’économie et de la culture, ainsi que des académiciens, des chercheurs, des artistes, des producteurs et des associations.
Dynamiser la culture et la pérenniser suppose lui donner un modèle économique viable à même de permettre à tous les artistes de pouvoir réduire au maximum l’apport de l’Etat dans la création. Pareil objectif, déjà largement atteint dans beaucoup de pays, est très possible en Algérie, eu égard au pouvoir d’achat d’une catégorie de la société et le talent dont jouit de très nombreux artistes algériens, tout à fait capables de remplir des salles de spectacles. C’est cette perspective prometteuse qui justifie la tenue du forum de l’économie culturelle. Organisé, hier, au Centre international des conférences et présidé par le Premier ministre, ledit forum poursuit l’objectif de favoriser l’investissement privé. «L’Etat est engagé à soutenir et à accompagner l’innovation artistique et à réhabiliter le métier de l’artiste et des travailleurs du domaine de la culture, car l’artiste en tant que ressort de l’acte culturel figure au centre de ses préoccupations», a affirmé le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Mais l’apport de l’Etat ne saurait suffire à lui seul pour pérenniser l’acte culturel et en faire un secteur qui apporte la valeur ajoutée à la société, ainsi qu’à l’économie du pays.
Il reste que l’intérêt de l’Etat à voir le secteur voler de ses propres ailes était hier visible à travers la qualité des représentants de la présidence de la République dans le forum.
En effet, aux côtés de la ministre de la Culture, Malika Bendouda, deux conseillers auprès du président de la République, MM. Abdelhafid Allahoum et Boualem Boualem et le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Rédha Tir, ont pris part à la rencontre. On retiendra dans l’allocution du Premier ministre, la volonté de l’Etat «d’aller vers des villes de production cinématographique, de renforcer les activités culturelles en milieu scolaire et d’œuvrer à la régulation du marché de l’Art et à l’ouverture de chantiers d’appui à la recherche archéologique». C’est l’apport de l’exécutif et à charge pour les artistes de créer du contenu de le valoriser pour le vendre aux spectateurs. Pour cela, Mme.Bendouda a eu la présence d’esprit d’inviter des banques, des experts algériens et internationaux dans les domaines de l’économie et de la culture, ainsi que des académiciens, des chercheurs, des artistes, des producteurs et des associations.
Sous le thème «La culture, un investissement économique et sociétal», le forum abordera la question des mécanismes de financement des investissements dans le secteur de la Culture et des Arts, la commercialisation du produit culturel et son rôle dans la dynamique économique, ainsi que sur des expériences et des visions en lien avec l’investissement culturel.
Cette rencontre a laissé une place importante aux starts-up, ainsi qu’aux micro-entreprises activant dans le domaine culturel. Cela en plus des fonds et entreprises de financement, ainsi que des porteurs de projets. C’est dire que les travaux qui dureront deux jours ont toutes les chances de déboucher sur le fameux modèle économique, tant souhaité par les artistes. Les artistes et les porteurs de
projets culturels et artistiques verront plus clair. De là à ce que cela débouche sur des travaux couronnés de succès, il n’y a qu’un pas que pas mal d’artistes voudraient faire. En attendant, le forum est une réelle opportunité de réfléchir aux questions actuelles et aux paris permettant de promouvoir le secteur de la Culture.
Nadera Belkacemi