A la uneEvênement

Ahmed Attaf à propos du Sahara occidental : «tourner la dernière page du colonialisme en Afrique»

M. Attaf qui prononçait une allocution à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’Afrique a déclaré que l’indépendance des Sahraouis est la condition sin qua non pour que les autres pays du continent noir puissent «tourner la dernière page de l’histoire du colonialisme odieux…»

L’émancipation totale de l’Afrique ne saurait advenir qu’à la condition de la reconquête de son économie. L’autonomie financière et économique est une donne centrale dans le processus de décolonisation. Le continent n’est pas parvenu à cet accomplissement nécessaire, mais s’en approche sérieusement. L’Afrique est le prochain Eldorado de la croissance mondiale. Les Africains vont forcément en bénéficier et imposer leurs intérêts à leurs partenaires américains, européens et asiatiques. Mais cela suffit-il à crier enfin victoire ? La réponse est non. Et c’est l’Algérie qui l’affirme par la voix de son ministre des Affaires étrangères. Ahmed Attaf a clairement interpellé ses pairs africains sur la nécessité de clore le dossier de la décolonisation politique. Et pour cause, il existe encore un peuple colonisé en Afrique. C’est le peuple sahraoui. Un pays à libérer du joug colonial. Il s’agit du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a, en effet, souligné avant hier à Alger que l’Afrique «ne pourra tourner la dernière page de l’histoire du colonialisme qu’en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination». Clair net et précis. Le ministre ne va pas par quatre chemins et n’entend pas tenir le bâton par le milieu. Une cause est une cause. «Alors que nous célébrons, aujourd’hui, nos réalisations communes dans les domaines de la préservation de la paix et de la sécurité et de la promotion de l’intégration économique dans le sillage de l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine, qui constitue le thème de l’année de l’Union africaine, nous nous devons de ne pas oublier nos sœurs et nos frères dans la dernière colonie d’Afrique», a affirmé M.Attaf. L’allusion au Sahara occidental ne fait aucun doute. Le ministre a spécifiquement cité ce pays et indiqué que les citoyens qui y vivent «attendent notre soutien pour pouvoir exercer leur droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination».
M. Attaf qui prononçait une allocution à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’Afrique a déclaré que l’indépendance des Sahraouis est la condition sin qua non pour que les autres pays du continent noir puissent «tourner la dernière page de l’histoire du colonialisme odieux, de l’occupation honteuse et du pillage honteux de ses richesses». Et d’ajouter : «Le peuple sahraoui, aspirant à la libération et à l’émancipation, comme tous les autres peuples africains qui l’ont précédé dans l’accession à la liberté et à l’indépendance, nous appelle à l’aide, et nous n’avons pas le droit d’ignorer cet appel». Le ministre relèvera que «c’est un peuple qui réclame justice, et nous n’avons pas le droit de la lui refuser». «C’est un peuple qui réclame de l’aide pour mettre fin à l’injustice, à l’oppression et à la domination dont il est victime, et nous n’avons pas le droit de ne pas lui prêter la main forte qu’il attend de nous», a-t-il insisté.
Le ministre des Affaires étrangères a également évoqué la situation au Soudan, appelant à «ne pas négliger la souffrance des Soudanais à la suite de la crise qui frappe ce pays frère, depuis plus d’un mois, une crise qui a coûté la vie à des centaines d’innocents et déplacé des centaines de milliers de civils sans défense, en plus des signes d’une catastrophe humanitaire imminente et du danger qui se profile à l’horizon sombre d’une autre division du Soudan». Face à cette situation, le ministre a indiqué que l’Algérie «appelle à redoubler d’efforts et à coordonner les initiatives de tous les acteurs internationaux et régionaux afin d’aider à faire sortir le Soudan de la spirale de la violence, de la division et des combats qui l’affligent».
Concernant le volet économique en Afrique, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que l’Algérie demeurera un acteur actif et une partie intégrante de l’effort collectif africain visant à relever les défis du développement économique et à concrétiser la vision ambitieuse élaborée dans le cadre de l’Agenda de l’Union africaine (UA).
«L’Algérie, fière de son appartenance africaine enracinée et fermement attachée au projet de l’unité continentale, joint aujourd’hui sa voix à celles de ses frères africains, pour renouveler son engagement et son adhésion aux principes et objectifs de l’UA, face aux défis multidimensionnels qui continuent de menacer la sécurité et la stabilité de nos pays et peuples et sapent nos efforts destinés à atteindre un développement durable et la prospérité légitime», a souligné Ahmed Attaf , ajoutant «l’Algérie affirme aujourd’hui, sous la direction avisée du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qu’elle demeurera un acteur actif et une partie intégrante de l’effort collectif africain visant à relever les défis du développement économique et à concrétiser la vision ambitieuse que nous avons élaborée ensemble dans le cadre de l’Agenda de l’UA, connu sous le nom de Agenda 2063. Cette vision, que l’Algérie a pleinement fait sienne, a été placée au cœur de la nouvelle orientation que le président de la République a conféré à la dimension africaine de la politique étrangère de l’Algérie». L e ministre Attaf a rappelé que «c’est cette approche que mon pays s’efforce actuellement de concrétiser à travers l’exécution de projets de développement au profit de plusieurs pays africains frères, dont la mise en œuvre est supervisée par l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, qui a été renforcée, sur décision du président de la République, par une enveloppe financière d’un milliard de dollars américains», a-t-il fait savoir.
Sur un autre registre, le ministre des Affaires étrangères, a indiqué que la candidature de l’Algérie au poste de membre non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2024-2025, lors des élections qui se tiendront le 6 juin s’inscrit «dans le cadre de son engagement à contribuer, en tant qu’acteur influent, à la prise en charge des défis internationaux». Un engagement qu’elle compte réaliser «en mettant en avant des idées et initiatives de nature à renforcer l’action multilatérale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, ainsi que pour relancer la coopération internationale et la doter des moyens nécessaires pour répondre aux besoins et aspirations de l’humanité toute entière».
Nadera Belkacemi

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page