Affichage publicitaire : une gestion à coup de campagnes d’assainissement
Selon des sources communales citées par la presse locale, l’APC d’Oran s’apprête à lancer une nouvelle opération d’assainissement du secteur de l’affichage publicitaire encore marqué par l’anarchie, les inepties et parfois les dérives en matière de respect des règles d’urbanisme et d’occupation de l’espace public.
Encore une fois cette année, et cela depuis plus quinze ans, les services municipaux annoncent leur intention de mettre un terme au désordre et de valoriser les sites d’affichage concédés en location à des particuliers ou à des opérateurs privés.
Dans ce cadre, des directives ont été données pour le lancement d’une nouvelle opération de démantèlement de panneaux publicitaires et plaques signalétiques installés anarchiquement ou illicitement. Une action, soulignent des observateurs, motivée surtout par la volonté des services municipaux de percevoir, à juste titre, les taxes et redevances liées à l’affichage public et d’améliorer leur revenus. Selon un fonctionnaire communal proche du dossier, l’opération doit cibler à la fois les propriétaires de grands panneaux publicitaires ainsi que les plaques signalétiques installés anarchiquement sur des poteaux ou même des troncs d’arbres, plantés sur les trottoirs, ou fixées grossièrement sur des façades d’immeubles.
On sait que depuis une dizaine d’années, les autorités locales successives ont toujours insisté sur l’impératif d’apurer les arriérés de redevances impayées et de lancer des mises en demeure contre les exploitants de panneaux qui refusent de s’acquitter de leurs dettes.
De leur côté, quelques rares opérateurs connus pour leur sérieux et leur intégrité, se plaignent d’un grand dysfonctionnement du marché de l’affichage, de la forte baisse des clients et surtout de «la concurrence déloyale imposée par certains exploitants «bien introduits» dans les sphères de gestion de cette activité.
Il est vrai que certains grands panneaux publicitaires sont beaucoup plus sollicités que d’autres qui restent plus longtemps boudés voire ignorés par les clients publics et privés. Encore une fois cette année, des commissions ont été installées afin de recenser tous les panneaux installées au niveau des communes et d’identifier les opérateurs qui ne se sont jamais acquittés des taxes et droits relatifs à l’occupation de public, et de démanteler les panneaux implantés dans des endroits non conformes à la sécurité routière, à la mobilité des piétons ou à l’esthétique urbaine. Mais depuis longtemps, l’attribution des espaces d’affichage a été plutôt aléatoire, car gérée par le vieux système local marqué par l’incompétence et le règne du laxisme et de la prédation.
Malgré des «cahiers de charge» des procédures et des instructions répétées pour normaliser le fonctionnement du secteur de l’affichage, les dysfonctionnements et les inepties traînent encore ici et là, suscitant chaque année des «campagnes» d’assainissement.
Il y a deux ans, les médecins, avocats et autres professions libérales recevaient la visite d’un employé municipal leur notifiant l’obligation de payer une taxe pour «l’affichage publicitaire», une plaque normalisée signalant leur lieu d’exercice à la porte d’un immeuble.
Une taxe exorbitante finalement reçue et corrigée après intervention des autorités de wilaya. Un détail qui illustre s’il le fallait le manque de culture et de rigueur dans la gestion de l’affichage urbain au niveau d’une grande ville aspirant au progrès et à la modernité.
Par S.Benali