Le gouvernement travaille activement à l’élaboration du cadre juridique et réglementaire pour superviser l’investissement agricole dans le Sud.
En effet, cette initiative implique la création de mégapoles intégrées visant à favoriser la croissance des secteurs stratégiques, comme l’a révélé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, lors d’une conférence hier à Adrar.
L’objectif principal est d’assurer la sécurité alimentaire et de faciliter l’exportation des excédents de production. Les mégapoles couvriront l’ensemble du processus agricole, de la production à la transformation, en passant par l’emballage et le transport jusqu’au produit final, a expliqué le ministre Cherfa.
Pour concrétiser cette vision, le ministre a souligné la nécessité de développer les industries manufacturières, soutenues par des intrants agricoles produits localement, tels que les huiles, le sucre, la poudre de lait, les céréales, les légumineuses et le coton destiné à l’industrie textile. Cette approche novatrice vise à établir des mégapoles agricoles capables de répondre aux besoins nationaux tout en exportant les excédents de production.
Mettant en avant l’importance de ces projets stratégiques pour réaliser un saut qualitatif dans la production et la transformation, le ministre Cherfa a souligné leur potentiel pour stimuler le développement socio-économique et renforcer la sécurité alimentaire. Le ministre a appelé aussi bien les investisseurs locaux qu’étrangers à participer activement à la promotion de l’investissement agricole dans le Sud. Il leur a assuré l’existence d’un couloir vert dédié à l’acquisition foncière et d’autres facilitations, telles que le forage de puits ou la connexion au réseau électrique.
Il a réitéré les directives du Président lors de l’assemblée nationale agricole du 28 février 2023. Ces directives comprennent la mise en place d’incitations pour les agriculteurs réalisant une production agricole biannuelle et le financement jusqu’à 90 % du coût des projets agricoles structurants par les banques.
De plus, il a souligné les avantages prévus dans la nouvelle loi sur l’investissement, les révisions des lois régissant des aspects cruciaux du secteur agricole, les processus d’octroi d’agrément aux bureaux d’études spécialisés dans le domaine agricole, l’achèvement des opérations d’assainissement du foncier agricole, l’amendement des lois sur la création des coopératives agricoles, ainsi que l’autorisation d’importation de matériel agricole rénové.
Le ministre Cherfa a rapporté des résultats positifs dans le secteur agricole algérien au cours des quatre dernières années, avec une contribution remarquable de plus de 14,7 % au PIB en 2022. Le secteur a réalisé une production agricole significative de près de 4,55 billions de dinars, et la couverture nationale des besoins alimentaires par la production locale a atteint 75 %.
Bien que la superficie des terres agricoles dans les régions du Sud représente 7 % de la surface agricole nationale utilisée (SAU), Cherfa a souligné leur contribution substantielle à l’approvisionnement du marché national en produits agricoles, notamment les céréales (11 %), les légumes (26,4 %) et les pommes de terre (32 %).
Le ministre a admis que la contribution des régions du Sud à la valeur globale de la production agricole était d’environ 26 %, mais a souligné que la réalisation des objectifs pour les cultures stratégiques, notamment la réduction de la facture d’importation de céréales, de sucre, d’huile de table, de fourrages, de lait en poudre et de coton, était encore en cours.
La conférence, sous le thème «L’agriculture dans le Sud, force de notre sécurité alimentaire», a été l’occasion d’évaluer la progression des objectifs d’investissement agricole et de revoir certains aspects de la réglementation de l’investissement pour simplifier les procédures administratives et accélérer la mise en œuvre.
En ce qui concerne l’électrification des exploitations agricoles, le ministre Cherfa a noté des progrès satisfaisants, avec le raccordement de 38 000 exploitations agricoles sur une distance de 17 400 km depuis le début du programme fin 2020 jusqu’à ce mois-ci. Il a salué les efforts des ministères de l’Énergie et des Mines, ainsi que de l’Hydraulique, pour l’octroi des autorisations de forage de puits. De plus, il a loué les efforts du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique pour la mécanisation des grandes surfaces agricoles.
Noreddine Oumessaoud
