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Agriculture : l’autosuffisance est un objectif réalisable

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a supervisé hier le lancement de la campagne Labours-Semailles de la saison 2024-2025 depuis la wilaya de Sétif.

À cette occasion, le Professeur en agronomie, Arezki Mekliche, a indiqué que l’autosuffisance est un objectif réalisable en matière de produits agricoles compte tenu de la réunion de plusieurs facteurs.

Il a expliqué hier lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale que l’autosuffisance « est un objectif réalisable qui nécessite toutefois la concrétisation de quatre objectifs ambitieux ».

Il s’agit, précise-t-il, de « l’élargissement des espaces irrigués, une irrigation rationnelle, l’amélioration de la productivité et l’adaptation des cultures aux microsystèmes ».

Il a souligné aussi l’impératif d’introduire la science pour définir les variétés cultivables ainsi que l’exploitation des techniques modernes d’irrigation dans le contexte climatique critique que subit notre agriculture.

  1. Mekliche a suggéré également « le respect de l’itinéraire technique défini par le Comité technique national ».

L’intervenant a affirmé que la réussite de la nouvelle saison agricole nécessite l’organisation par les agriculteurs en coopérative pour avancer, sans attendre la pluie sachant que la quantité d’eau dépend des régions et des espèces.

Le même intervenant a appelé à commencer par les cultures fourragères comme l’avoine, l’orge et le triticale pour qui le climat est favorable à produire de la biomasse et ont besoin des pluies en avril-mai.

S’agissant l’autosuffisance en blé, l’expert évoque l’autosuffisance en orge à laquelle les pouvoirs publics ont réservé un espace d’un million d’hectares. « Parmi les autres céréales, l’orge est moins capricieuse en eau et moins sensible à la qualité du sol », fait-il observer.

Et s’interroge : « pourquoi on a pu atteindre notre autosuffisance en la matière avec cette culture facile, alors qu’avec notre climat, notre sol ne devait jamais manquer d’orge ? ».

Pour ce qui est de l’autosuffisance en matière céréalière, M. Mekliche a affirmé que « le vrai challenge des pouvoirs publics est de s’investir pour exiger le respect des microsystèmes ».

« Les agriculteurs ne doivent pas cultiver n’importe quoi n’importe où », avise-t-il, soulignant qu’« il ne faut pas cultiver le blé où pousse l’orge en abondance dans un climat à faible pluviométrie ».

Le professeur a préconisé d’appliquer à la lettre à l’itinéraire technique tracé par le comité et veiller à le faire respecter.

Concernant le volet des ressources en eau pour irriguer les cultures, l’invité de la Radio nationale appelé à exploiter des sources en complément d’irrigation en puisant dans l’eau épurée et les eaux des retenues colinéaires, ainsi que l’utilisation des pivots même dans les petits espaces (3 hectares par exemple) pour économiser beaucoup d’eau.

Mohand S

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