Oran Aujourd'hui

Alerte aux eaux souterraines…

Les poids lourds et les bus de transport urbain n’ont plus le droit de circuler de jour comme de nuit sur le bd Front de mer. Cette mesure préventive prise lundi dernier par le maire d’Oran fait suite au récent glissement de terrain observé sur l’espace vert dit «Copico» et à des «signes de dégradation» observés dans les soubassements du boulevard formant le célèbre balcon de promenade de la ville d’Oran. Des dégradations qui, selon plusieurs sources, seraient dues à un phénomène d’érosion du sol causé par des eaux souterraines. Des eaux très abondantes en période hivernale, notamment le long des vieux ruisseaux souterrains qui traversent la Cité depuis des siècles. Tout en réactivant l’arrêté municipal de 2004 portant interdiction de circulation des bus et des poids lourds sur ce boulevard front de mer, le Maire d’Oran n’a évidemment pas tardé à reprendre la lutte, menée depuis longtemps pour le règlement de ce grave problème urbain lié à la remontée des eaux souterraines au centre ville. Un phénomène qui constitue depuis quelque temps une réelle menace pour les fondations des immeubles datant de la période coloniale. Avec les fortes chutes de pluie, les petits cours d’eau souterrains semblent gonfler et atteindre des débits impressionnants, soulevant parfois ici et là les carrelages et dalles de sol dans les rez-de chaussée d’immeubles et même de certaines institutions. Ce fut d’ailleurs le cas au hall d’entrée du cabinet du maire où plusieurs dalles de sol ont été disloquées. Certains riverains sur la Rue Ben M’hidi sont obligés chaque hiver de pomper l’eau qui s’accumule dans leur caves et leur sous-sol. Mais le recours au pompage des eaux souterraines est loin d’étre une solution efficace et durable. On se souvient de cet immeuble de l’agence de prêt sur gage de la Banque de développement local (BDL) qui n’a été sauvé qu’après des travaux de drainage des eaux qui se déversaient en permanence au sous-sol de cet établissement bancaire. Il y a plus de quinze ans, la direction des ressources en eau avait lancé les travaux d’un grand projet de déviation du ruisseau souterrain Oued Rouina et de drainage des eaux de ruissellement vers les grandes canalisations souterraines se trouvant en contrebas des artères du centre ville. Mais il semble bien aujourd’hui que la réalisation de ce projet de drainage n’est guère suffisante pour résoudre le problème de manière durable et efficace. Avec les bidonvilles, le vieux bâti qui s’effrite, l’anarchie et la clochardisation urbaine, les déficits en eau potable, et bien d’autres dossiers non résolus, s’ajoute ce fléau de la remontée des eaux souterraines qui menace la promenade du front de mer, l’image symbole de la cité oranaise toujours soumise aux turpitudes et aux médiocres improvisations.
Par S.Benali

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