Oran Aujourd'hui

Aménagement de la Sebkha : un plan d’action pour les priorités et les urgences

Lors d’une réunion de l’exécutif tenue la semaine dernière, le wali d’Oran a annoncé la création d’une commission mixte chargée d’étudier le projet d’aménagement de Dayet Morsli plus connue sous le nom la «Sebkha» d’Oran. Toutes les directions de l’exécutif local seront représentées dans cette commission, de l’urbanisme aux travaux publics, en passant par le tourisme, l’environnement, l’énergie, les ressources en eau, l’agriculture et les transports.
Commentant cette annonce sur les réseaux sociaux, des observateurs se demandent pourquoi ce projet, dont l’étude aurait été déjà ficelée et même présentée à l’ancien wali avant son départ, semble bien revenir à un point de départ des discussions et concertations entre les responsables locaux concernés.
On sait que ce projet, qui a été annoncé comme étant axé et articulé autour de la réalisation d’un «village scientifique», date de plusieurs décennies et vise en premier lieu à réhabiliter et préserver la zone humide protégée du lac salé, Dayet Morsli à Oran. Avec la mise en place de cette commission mixte, il semble, selon des observateurs avisés, que le wali en poste veut répondre en urgence aux attentes prioritaires des Oranais qui souhaitent depuis des lustres voir disparaitre ce douloureux «point noir» qui défigure le décor périurbain de leur belle cité.
Pour des spécialistes locaux en aménagement du territoire, le projet de réhabilitation de la Sebkha passe avant tout et surtout par de grandes actions de dépollution, d’éradication des écoulements d’eau usées domestiques et industrielles et de réalisation d’aménagements et d’infrastructures diverses permettant l’intégration harmonieuse de la zone au fonctionnement de la ville dans tous les secteurs.
Beaucoup à Oran se demandaient pourquoi avoir mis en exergue la construction de cinq bâtiments, aussi modernes soient-ils, dédiés à l’université et à la recherche, sur le site d’une zone humide qui nécessite en priorité une mobilisation des ressources et des compétences en faveur de la dépollution et de la préservation de l’écosystème, de la protection de la flore et de la faune migratoire, et de l’aménagement global de la zone en vue de son intégration au tissu périurbain.
La construction sur ce même lieu d’un «village scientifique» est une option complémentaire comme une autre, estiment des universitaires oranais, mais qui ne devrait en aucun cas constituer une opération à inscrire dans les urgences et les priorités dictées par le projet global de réhabilitation de la zone humide.
Une évidence certes partagée, mais qui avait néanmoins soulevé des interrogations et des polémiques en termes de contenu et d’opportunité. En évoquant avec insistance ce projet dit «structurant et ambitieux», de «village scientifique unique en son genre», les anciens décideurs locaux prenaient le risque de «brouiller les pistes» et de tomber dans le piège des effets d’annonces. Car bien avant de dédier cette zone polluée de la vieille sebkha à la recherche scientifique, il s’agit d’abord de mobiliser les ressources pour des travaux prioritaires d’assainissement, de préservation de l’écologie et de l’environnement et de réhabilitation de l’espace abandonné depuis des décennies afin de pouvoir l’affecter à un projet urbain quelconque.
Ce que le wali en poste semble vouloir engagé dans une nouvelle démarche de concertation à travers un plan d’actions urgentes et immédiates concernant des travaux importants de nettoyage et d’assainissement, de traitement des écoulements d’eaux usées, d’aménagement d’aires de plantation, de repos, de loisirs d’activités sportives et de commerces . En présentant sa démarche et son plan d’action judicieux, le wali n’a pas pour autant exclu la réalisation en seconde phase d’un «village scientifique» sur le site. «Chaque chose en son temps…» semblait dire le wali d’Oran, fidèle à sa réputation de responsable versé dans le pragmatisme et la réalité du terrain des préoccupations sociales.
Par S.Benali

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