Le ministre des Affaires étrangères a indiqué : «nous sommes, aujourd’hui, devant cette auguste instance onusienne unificatrice pour pallier l’impuissance du Conseil de sécurité à garantir la protection nécessaire au peuple palestinien et à mettre un terme aux malheurs successifs qui s’abattent sur la bande de Ghaza éprouvée, éplorée et meurtrie».
Contrairement à la France qui, par la voix de son président qui a préconisé à partir d’Israël, la création d’une force internationale contre le mouvement de résistance palestinien, Hamas, l’Algérie plaide en faveur d’une action collective impliquant tous les acteurs internationaux agissants et influents pour instaurer une paix juste et durable au Proche-Orient. Le ministre des Affaires étrangères qui intervenait ce jeudi à l’Onu, a souligné cette nécessité qui doit avoir lieu sur la base des références de la légalité internationale. Ahmed Attaf n’a pas manqué d’exprimer clairement la position d’Alger qui consiste à «octroyer à l’Etat frère de Palestine, la qualité de membre à part entière au sein de l’ONU». Dans son allocution devant la 10e session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale de l’ONU, consacrée la cause palestinienne, M. Attaf a pointé «l’échec du Conseil de sécurité à se hisser au rang de garant de la Charte des Nations unies et de gardien de la paix et de la sécurité internationales». Le ministre des Affaires étrangères a indiqué : «nous sommes, aujourd’hui, devant cette auguste instance onusienne unificatrice pour pallier l’impuissance du Conseil de sécurité à garantir la protection nécessaire au peuple palestinien et à mettre un terme aux malheurs successifs qui s’abattent sur la bande de Ghaza éprouvée, éplorée et meurtrie».
Dénonçant le silence de la communauté internationale face aux agressions sionistes contre la Palestine, le ministre a mis le doigt sur la plaie, soulignant que la posture qu’adopte la communauté des nations «nous est désormais habituelle, tant elle s’est déjà reproduite des dizaines de fois, ces sept dernières décennies, tel un cercle vicieux dont on ne peut sortir, en dépit de ses incidences et de son impact néfastes incessants». La dégradation du climat politique et sécuritaire en témoigne, ce qui amène M. Attaf à mettre en garde contre la relation de cause à effet, en ce sens que «l’impunité dont jouit l’occupant sioniste donne naissance à des formes de crimes des plus hideuses». Il a rappelé, dans ce sens, que «toute une génération de Palestiniens n’a pas connu le sens de processus de paix (…), n’a vu aucune initiative de paix sérieuse pour relancer ce processus, et n’a assisté à aucune action internationale pour la prise en charge de sa situation, ni de ses aspirations légitimes au recouvrement de sa liberté et à la cessation de l’occupation de ses terres pour y établir son Etat indépendant». Et de s’interroger : «L’heure n’est-elle pas au règlement de cette situation qui déshonore les valeurs et principes de notre organisations ? N’est-il pas temps de mettre un terme à cette injustice historique à l’encontre d’un peuple qui a atteint les limites de sa patience, face à un occupant barbare, tyrannique et sclérosé? Ne faut-il pas lancer un élan international pour la paix, un élan qui ravive, à nouveau, la lueur d’espoir au sein du peuple palestinien et qui garantisse en toute honnêteté, sincérité et sérieux ses droits nationaux inaliénables et imprescriptibles?» Autant de questionnements qui interpellent la conscience de l’humanité, mais dont les réponses sont objectivement faciles à trouver.
En interpellant les membres de l’Assemblée général de l’Onu, qui «s’est toujours érigée en tribune principale de défense des causes justes, en tête desquelles la cause palestinienne», le chef de la diplomatie algérienne l’appelle «en cette dure épreuve, à réaffirmer sa vocation et la constance de sa marche sur cette voie droite, mais aussi son engagement à préserver les fondements juridiques de l’établissement d’un Etat palestinien indépendant et pleinement souverain». Ahmed Attaf a plaidé la position de l’Algérie qui consiste réunir « tous les moyens et opportunités autorisés par les cadres et règlements de l’Assemblée générale, lesquels permettraient à cette dernière de jouer un rôle prépondérant et décisif pour atteindre ce noble objectif, et pour qu’enfin les prémices et piliers du projet national palestinien puissent se cristalliser».
Anissa Mesdouf