Les secouristes recherchaient toujours des rescapés, hier. Le bilan, en constante aggravation, dépasse désormais les 5.000 morts en Turquie et en Syrie. Une véritable course contre la montre et le froid glacial est engagée.
Le terrible séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie a suscité un importants élans de solidarité internationale. L’Algérie n’est pas en reste de cette dynamique planétaire, puisque la réaction des autorités était immédiate. Sitôt le sinistre déclaré, les équipes de la Protection civile étaient sur le pieds de guerre et prêtes à rejoindre les sites détruits par le tremblement de terre. Président le jour même du séisme une opération d’envoi d’une seconde équipe de secouristes, et aide humanitaire d’urgence à la Syrie et la Turquie, le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, a ainsi mis en exécution les instructions du président de la République portant sur l’envoi de secouristes et d’une aide humanitaire conséquente aux deux pays. Le directeur
général de la protection civile Boualem Boughlef et la présidente du Croissant rouge algérien Ibtissem Hamlaoui ont coordonné le déplacement des hommes de la Protection civile et les tonnes de produits alimentaires, pharmaceutiques et matériel au profit des sinistrés. L’aide humanitaire est constituée de 115 tonnes de produits pharmaceutiques et alimentaires et des tentes à destination de la Syrie. La Turquie a, elle, était concerné par l’envoi de 95 tonnes de produits divers.
Il faut savoir qu’en plus de la première équipe composée de 89 secouristes de la Protection civile qui a pris le départ pour la région sinistrée, une seconde équipe constituée de 86 secouristes spécialisés dans les catastrophes naturelles civile a rallié avant-hier soir la Syrie pour participer aux opérations de secours. Le ministre de l’Intérieur, dans une déclaration à la presse, a insisté sur la volonté du Président Tebboune pour que «l’Algérie soit au devant
des Etats qui viennent en aide aux deux pays frères», expliquant que «le président de la République a donné instructions pour que toutes les mesures soient prises à cet effet», insistant pour que «les équipes de la Protection civile soient parmi les premières qui arrivent sur les zones touchées pour qu’elles donnent les premiers secours aux sinistrés». M. Merad a poursuivi que «les éléments de la protection civile doivent entamer rapidement leurs opérations de secours dès leur arrivée dans les zones sinistrées en Syrie». Il a salué par ailleurs les efforts de l’ANP, dès l’annonce de la catastrophe, visant à réussir la mission humanitaire décidée par l’Algérie pour les «deux pays frères».
L’ambassadeur syrien qui était associé à l’opération de l’envoi de l’aide, a salué l’élan de solidarité de l’Algérie pour son pays «dans ces circonstances difficiles». Un message du président Bachar El Assad au Président Tebboune, le remerciant pour l’aide et la réactivité de l’Alger, témoigne de la fraternité entre les deux peuples, algérien et syrien. Lesquels ont montré une belle image de solidarité sur les réseaux sociaux où des milliers de citoyens algériens disent vouloir s’organiser pour contribuer à l’élan solidaire en faveur des populations sinistrées en Syrie et en Turquie. «Cela n’est ni étrange, encore moins un fait nouveau pour un pays lié à la Syrie par une histoire particulière et des relations fraternelles ancestrales», résume l’ambassadeur syrien en poste à Alger.
Sur l’action des secouristes algériens, il y a lieu d’indiquer que les éléments qui participeront à cette mission humanitaire «possèdent un grand savoir-faire et un haut sens de professionnalisme», de manière à «apporter une plus-value à l’opération de sauvetage et de secours ainsi qu’aux opérations d’intervention pour prendre en charge les dégâts occasionnés par le séisme». Le directeur des Statistiques à la DG de la Protection civile s’est félicité, à cet effet, du soutien apporté par les éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) pour «assurer la réussite de cette mission humanitaire qui s’inscrit dans le cadre des traditions ancrées de l’Etat algérien en matière de solidarité internationale».
Sur le terrain, les secouristes recherchaient toujours des rescapés, hier encore. Le bilan, en constante aggravation, dépasse désormais les 5.000 morts en Turquie et en Syrie, une véritable course contre la montre et le froid glacial est engagée. Vingt-trois millions de personnes sont «potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables», a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a promis son soutien. L’OMS avait auparavant dit redouter «des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux».
Le séisme, d’une magnitude de 7,8, est survenu lundi à 04H17 locales (01H17 GMT) dans le Sud-Est de la Turquie et a été ressenti jusqu’au Liban, à Chypre et dans le Nord de l’Irak. Il a été suivi de pas moins de 185 répliques dont l’une de 7,5 lundi à la mi-journée et une autre de 5,5 mardi avant l’aube. C’est le pire séisme en Turquie depuis celui du 17 août 1999 qui avait tué 17.000 personnes dont un millier à Istanbul.
Yahia Bourit