De l’avis de nombre de citoyens de la commune d’Aïn El Türck, le nouveau Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme(PDAU) «concocté» par l’URBOR sur la base de données des services techniques de l’APC, a fait l’effet d’un pétard mouillé. Il est à croire que la commune d’Aïn El Türck est condamnée à se morfondre dans la décrépitude.
Aucun projet structurant, à même de donner un peu d’espoir aux jeunes chômeurs de cette commune, n’a été enregistré dans ce nouvel aménagement. « La dynamique économique n’est pas pour demain», révèlent des citoyens avisés, estimant que ce PDAU révisé aurait pu être plus ambitieux, voire plus consistant, en proposant des projets structurants, à la limite du réalisable, dont quelques uns d’entre eux , avaient été , des années auparavant, inscrits et budgétisés, avant d’être mystérieusement annulés, mais qui deviennent aujourd’hui tout ce qu’il y a de plus important pour faire face à la crise produite par la pandémie mondiale et assurer l’emploi stable à toute une population et relancer par delà, l’activité économique locale.
Seulement, dans la commune d’Aïn El Türck, la réalité est toute autre. Ce nouvel aménagement n’est en fait que le reflet des capacités limitées de la commune, fruit de l’assèchement de son stock foncier, urbanisable qu’agricole. En quelques années, les prédateurs du foncier et leurs relais dans les administrations et l’APC, ont hypothéqué l’avenir de milliers de familles. La razzia a été totale, ni foncier urbanisable, ni foncier agricole, rien n’a survécu au passage de la petite mafia locale qui y a régné en seigneurs. Le stock foncier, dont il n’en reste que le nom, a été réduit tel une peau de chagrin, il ne permet plus aucune projection d’aménagement ou de développement dans le futur. Voilà pourquoi, estiment les citoyens de cette commune que toute révision ou tentative d’aménagement du plan directeur d’aménagement, toute aussi honnête soit-elle, ne sera pas d’une grande efficacité sur l’avenir de la contrée balnéaire, sans une réflexion autour de véritables projets, à leur égard, toujours en vigueur, pour peu que les décideurs locaux et les pouvoirs publics décident de rouvrir certains dossiers.
Le projet d’une gare routière, malgré les appels incessants des habitants, ne risque pas de voir le jour de sitôt. A priori, il n’existe plus d’assiette pour l’accueillir, alors qu’un ou deux hectares auraient suffi. Le projet d’un port de pêche, plus vieux que les habitants de la contrée, est effacé des tablettes et risque d’être effacé des mémoires, alors que son emplacement au niveau de la Madrague était notifié et sa budgétisation assurée. Là aussi, mystère et boule de gomme, le projet tombe à l’eau et des milliers de jeunes pêcheurs avec. En revanche, des milliards ont été dépensés pour la réalisation de l’embarcadère de Cap Falcon, pour un service qui n’est fonctionnel que 2 mois sur 12, avec un degré de rentabilité proche du zéro. Le mal étant fait, peut-être qu’il serait judicieux d’y installer le port de pêche ou le port de plaisance. Par ailleurs, dans ce nouveau plan révisé, aucune mini-zone d’activité n’y est projetée, bien que l’actuel gouvernement ait mis l’accent sur la nécessité de création de mini-zones d’activité, notamment celle liée aux métiers de la pêche. La commune d’Aïn El Türck et sa population juvénile est toute indiquée pour ce type de projet, lequel finalement ne va lui aussi, nécessiter que quelques hectares. Mais le problème étant dans l’indisponibilité du foncier, il ne reste que la seule voie de la récupération des assiettes foncières urbanisables et agricoles détournées ainsi que celles restées depuis plus de 20 années, non exploitées et faisant toujours l’objet de contentieux, à l’exemple de celles de la ZET (Zone d’expansion touristique) pour programmer les projets structurants qui conviennent dont celui d’une mini zone d’activité. Là, il faudra une détermination sans faille des pouvoirs publics car en face, la résistance des petits mafieux locaux sera rude et sans merci.
Karim Bennacef