L’étape des études relatives au raccordement des cinq stations de dessalement d’eau de mer à réaliser d’ici à 2024, aux réseaux de distribution, avance remarquablement, a indiqué le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni.
«Le projet de raccordement des nouvelles stations aux réseaux de distribution, repose sur la réalisation de grands réservoirs d’eau d’une capacité de 100 000 m3 pour chaque station, afin de faire face aux éventuels arrêts d’urgence auxquels ces stations pourraient être confrontées à l’avenir», a expliqué M. Hasni. Les cinq nouvelles stations seront réalisées à Cap Djinet (Boumerdes), Fouka marine (Tipasa), Cap Blanc (Oran), Koudiet Eddraouch (El Tarf) et Tighremt (Bejaïa), avec une capacité de production de 300 000 M3/par jour pour chacune.
L’entreprise Algerian Energy company «“C», a été chargée d’entreprendre les travaux de réalisation de ces nouvelles stations de dessalement, tandis que l’entreprise l’algérienne des eaux (ADE) a été chargée de réaliser les travaux de raccordement de ces usines aux réseaux de distribution d’eau. Quant à la station de Fouka marine, qui s’appelait la station Alger-Ouest, «l’étude pour la réalisation des travaux de raccordement de cette station aux réseaux de distribution est achevée», affirme le ministre. Après son achèvement, la production de cette station sera répartie à parts égales entre les wilayas d’Alger et de Blida, à raison d’un quota de 150 000 m3/jour pour chacune.
Ce projet est à même d’«assurer l’alimentation en eau potable à plus de 6,5 millions d’habitants jusqu’aux horizons 2050, réparties sur 17 communes à l’ouest de la capitale et 9 à l’est de Blida».
La mise en service de cette station permettra également, ajoute le ministre, d’allouer «totalement» l’actuelle station de Fouka marine au profit de la wilaya de Tipasa (d’une capacité de production de 120 000 M3/jour, actuellement partagée entre Alger et Tipasa). Quant à la station de Djinet (station Alger-est), il a été procédé à l’annonce des offres de réalisation de l’avant-projet, a affirmé le ministre, précisant que les offres sont en cours d’examen, les études devant déterminer, dès leur finalisation, les travaux à entreprendre pour le raccordement de la nouvelle station. L’objectif dudit projet est le transfert des eaux dessalées au niveau de la future station de Djinet «via le système actuel de production des eaux du barrage de Taksebt», selon les explications du ministre. La production de cette nouvelle station devrait assurer «l’approvisionnement total» de la région en eau potable, «d’autant que son alimentation est basée complètement sur les eaux superficielles, à partir des barrages de Keddara et Taksebt». La station contribuera également à l’approvisionnement de la wilaya de Boumerdes, en consacrant le volume global des eaux dessalées à la wilaya, soit une volume global de 100. 000 m3/jour. La réalisation des stations Alger-est-ouest (Fouka-Djinet) permettra à l’horizon 2024 de consacrer les ressources hydriques traditionnelles à l’irrigation de la plaine de Mitidja, en réservant l’exploitation de plusieurs barrages aux besoins de l’agriculture (barrages Bou Roumi, Boukourdane, El Hamiz et Douéra) avec une capacité de stockage globale de 367 millions m3.
Arrêt de l’exploitation d’une centaine de forages et de puits
La réalisation de ces deux projets «permettra d’arrêter l’exploitation de 250 forages ou de les réserver aux besoins de l’agriculture, en sus d’assurer l’approvisionnement de la wilaya de Tizi Ouzou en eau potable et de lui réserver «les eaux» du barrage de Taksebt, précise le ministre. Le ministre du secteur a affirmé également la finalisation de l’étude pour la réalisation de la station de Koudia Draouch (El Tarf). Le volume de production de cette station sera partagée entre les wilayas de Annaba (170.000 m3/jour), El Taref (80.000 m3/jour) et Guelma (50.000 m3/jour), a-t-il ajouté. La réalisation de cette station permettra de transférer partiellement ou totalement le stock des barrages de Cheffia, Boukhroufa, Mexa et Bougous d’une capacité de 364 millions m3 pour l’irrigation des surfaces de Bounamoussa (El Tarf-Annaba), Bouchegouf (Guelma) et les plaines de la wilaya d’El Tarf, a expliqué M. Hasni, mettant en avant le projet de transfert du surplus de production des eaux des barrages d’El Tarf (entre 170 à 200 millions m3/année) pour le développement socioéconomique des hauts-plateaux (Souk Ahras, Guelma, Tébessa et Oum Bouaghi).
Le ministre a qualifié ce projet d’«important et de sensible». Des appels d’offres ont été lancés pour doter la station de Tighremt (Béjaia) d’un système de distribution des eaux, a fait savoir le ministre, ajoutant que les offres sont en cours d’examen. La production de cette station sera répartie sur les wilayas de Béjaia (200.000 m3/jour), Sétif (50.000 m3/jour), Bouira (30.000 m3/jour) et Bordj Bouarreridj (20.000 m3/jour).
La station en question permettra également de transférer les eaux des barrages de Tichi (173 millions m3) et de Lakehal (30 millions m3) pour l’irrigation des surfaces agricoles de la Soummam ainsi que la plaine de l’Asnam.
Le secteur procédera aussi à l’arrêt d’exploitation de 200 forages qui seront préservés comme des structures de réserve ou les exploiter dans le secteur de l’agriculture. Des appels d’offres ont été lancés également pour le raccordement de la station du Cap-Blanc (Oran) en système de distribution, selon M. Hasni qui a souligné que les offres sont en cours de traitement. La réalisation de cette station permettra de répondre aux besoins en eau des wilayas d’Oran et de Tiaret (100.000 mètres cubes/jour chacune), de Relizane (60.000 mètres cubes/jour) et de Mascara (40.000 mètres cubes/jour).
Cette station aura également un impact positif sur la wilaya d’Aïn Temouchent, avec un apport supplémentaire de la station de dessalement actuelle au profit de Chatt El-Hillal pour une capacité de production totale de 200.000 mètres cubes/jour. Selon le ministre, sa réalisation permettra aussi de réaffecter partiellement ou totalement les eaux du barrage de Kerrada, du système de barrages Ouizert-Bouhanifia-Fergoug, du couloir MAO (Mostaganem-Arzew-Oran), du barrage de Chorfa 2, du barrage d’Oued Taht et du barrage de Sidi M’hamed Benaouda, d’une capacité totale de stockage de 430 millions de mètres cubes, pour l’irrigation de périmètres à Relizane, Sig, Mascara et Aïn Temouchent et les plaines de Mostaganem et de Dahmouni à Tiaret.
Il permettra, par ailleurs, de préserver la réserve du barrage de Gargar d’une capacité de 284 millions de mètres cubes comme «réserve stratégique» et de suspendre l’exploitation de nombreux puits et forages surexploités pour en faire des installations de réserve ou les exploiter dans le secteur agricole, ce qui permettra de reconstituer leurs nappes d’eau, a précise M. Hasni. Après l’entrée en service de ces cinq projets à l’horizon 2024, six nouvelles stations d’une capacité de 300.000 mètres cubes/jour chacune devraient être réalisées. Selon le ministre, les nouvelles stations, dont la mise en service est prévue d’ici 2030, devraient être implantées à Tlemcen, Mostaganem, Chlef, Tizi Ouzou, Jijel et Skikda.