
Baignade dans les zones non surveillées : la Protection civile tire la sonnette d’alarme
Alors que la saison estivale bat son plein et que les plages du littoral oranais attirent chaque jour des milliers d’estivants venus de tout le pays, la Direction de la Protection civile de la wilaya d’Oran poursuit sans relâche ses campagnes de sensibilisation contre les dangers de la baignade dans les zones dangereuses et les plages non surveillées.
Une action d’envergure qui se veut préventive et salvatrice, face à un phénomène qui continue malheureusement de faire des victimes chaque été. Depuis le lancement officiel de la saison estivale 2025, les éléments de la Protection civile ont été mobilisés sur l’ensemble du littoral oranais pour assurer la sécurité des baigneurs.
Vêtus de leur tenues distinctive, ces sauveteurs professionnels assurent la surveillance de plus de 30 plages autorisées à la baignade, réparties entre Ain El Turck, Bousfer, Mers El Hadjadj, El Ançor ou encore Cap Falcon. Mais en dépit de ces moyens humains et logistiques importants, un problème persistant compromet ces efforts, la fréquentation dangereuse des plages non surveillées. Consciente des risques encourus, la Protection civile a intensifié ses opérations de sensibilisation directe en allant à la rencontre du baigneur en plus des affiches, des spots radiophoniques et télévisés diffusés. A cela s’ajoutent les démonstrations d’interventions, distribution de dépliants informatifs. Tout est mis en œuvre pour inciter les estivants à plus de prudence. Des agents sillonnent les plages chaque jour pour aller à la rencontre des familles, des groupes de jeunes, et leur rappeler que la mer, aussi séduisante soit-elle, peut être impitoyable, surtout lorsqu’on s’aventure dans des zones non encadrées. La direction locale de la Protection civile, insiste, «chaque année, nous déplorons des noyades évitables. La majorité de ces drames surviennent dans des plages interdites à la baignade, là où aucun sauveteur n’est présent. Les courants marins y sont souvent violents, les fonds rocheux, et les secours difficiles à mobiliser rapidement», affirment ses responsables. Selon les dernières statistiques arrêtées au 31 juillet 2025, la Protection civile a enregistré plusieurs centaines d’interventions sur les plages surveillées d’Oran, ayant permis de sauver in extremis plusieurs dizaines de personnes de noyades certaines. «Par ailleurs, des décès par noyade ont été malheureusement recensés depuis le début de la saison», a-t-on déploré. «Nous avons sauvé des enfants, des adultes, souvent imprudents, parfois inconscients des dangers, raconte un maître-nageur en poste à Bomo plage. Certains bravent les panneaux d’interdiction pour accéder à des criques isolées, pensant trouver plus de tranquillité. Mais ils se retrouvent seuls face aux courants marins, sans aucune aide possible en cas de problème».
Par ailleurs, la Protection civile collabore étroitement avec les collectivités locales, les forces de sécurité, ainsi que des associations de jeunes volontaires pour renforcer la couverture du littoral et dissuader les baigneurs imprudents. Des points de contrôle sont régulièrement installés aux abords des plages non surveillées, notamment du côté de Kristel, Madagh et Cap Blanc, zones particulièrement prisées mais classées à haut risque. Cette présence accrue permet de repérer plus rapidement les mouvements suspects ou les situations de détresse, et d’alerter les équipes d’intervention. La Protection civile insiste enfin sur la responsabilité individuelle et collective. Parents, accompagnateurs, groupes de jeunes, chacun doit veiller à éviter les comportements à risque. La mer , en apparence calme, peut se transformer en piège mortel en quelques secondes.
La Direction de la Protection civile d’Oran rappelle que les efforts des institutions ne suffiront pas sans une prise de conscience citoyenne. «Se baigner dans une zone interdite, c’est mettre sa vie en danger. Aucune baignade ne vaut la perte d’une vie», a-t-on fait savoir. Alors que le mois d’août s’annonce particulièrement chaud et que l’affluence sur les plages augmente, l’appel des secouristes mérite d’être entendu. Pour que l’été reste une fête, et non un drame.
Yacine Redjami