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Promotion du tourisme et création d’activités en lien avec la mer à Aïn El Turck:
Beaucoup reste à faire pour prétendre à une réelle concrétisation

La promotion du tourisme dans la contrée côtière d’Aïn El Turck, synonyme entre autres de contribution à résorber le chômage, a figuré en pôle position parmi les principaux slogans adoptés par les candidats en lice pour les élections des Apc, qui se sont déroulées ces trente dernières années dans cette partie de la wilaya d’Oran.

Les directives plébiscitées par les responsables des campagnes électorales ont gravité essentiellement autour de la manière pour tenter de convaincre l’électeur potentiel sur l’importance de l’essor du secteur en question, l’un des principaux poumons de l’économie du pays. Ce slogan a constitué également l’entête du programme établi et destiné notamment à récolter le maximum de voix parmi l’électorat de cette contrée. « Il s’agit en réalité des mêmes promesses formulées à chaque fois depuis des lustres lors des campagnes électorales et, qui n’ont finalement pas été honorées, pire encore la situation s’est encore embourbée dans la mélasse », ont fait remarquer avec amertume des observateurs de la scène locale, abordés à ce sujet, avant de renchérir à travers des déclarations lourdes de sens « nous ne voulons surtout pas cautionner par crainte de regretter. On ne se souvient de nos problèmes et de nos doléances, mises en veilleuse qu’à la veille des élections ». Un son de cloche analogue s’est fait entendre chez d’autres riverains domiciliés dans les quartiers essaimés à travers la municipalité d’Aïn El Turck. « Les choses se sont emballées lors des préparatifs des jeux méditerranéens. Elles ont cessé subitement après leur clôture et nous constatons que sans avoir l’air d’y toucher le naturel revient insidieusement au grand galop.
C’est la pénible réalité du terrain ». Nos interlocuteurs ont dénoncé la mauvaise gouvernance, l’indolence et la pagnoterie éprouvée par les responsables, qui se sont succédé à la tête des services sensibles des communes. Le cas de projets mort-nés ou n’ayant jamais abouti, sont légions. Il s’agit pourtant de projets structurants pour certains, inscrits par les pouvoirs publics pour améliorer le cadre de vie et le quotidien des citoyens, enrayer quelque peu le chômage, rendre attractive la région, augmenter sa valeur foncière, et en faire tout simplement un pôle économique régional. Le cas, entre autres, de la gare routière, un projet d’utilité publique, pourtant budgétisé, mais n’a malheureusement pas vu le jour ou encore de la réalisation d’un nouveau bureau de poste dans le chef-lieu, qui est confronté à un retard ubuesque. Suprême ironie, cette contrée a la prétention d’être une locomotive économique pour l’ouest algérien, comme cela a été prôné lors des assises sur la promotion du tourisme et le développement durable qui se sont tenues par le passé. La région côtière, et plus particulièrement le chef-lieu, a plongé dans une léthargie suicidaire.
Les secteurs potentiels de développement, à l’instar de la Zone d’expansion Touristique (ZET) et l’agriculture, ont versé dans l’obsolète, au point où ils ne constituent plus, ni des vecteurs d’attractivité, ni des vecteurs créateurs de richesses. Pour preuve, la commune d’Aïn El Türck, souffre drastiquement et serait même au bord de l’asphyxie, en raison de la faiblesse de ses recettes fiscales, considérées comme ridicules par rapport au potentiel de la région. Chaque fin de mois, c’est le branle-bas de combat pour dégoter les salaires des employés. L’informel, mine en fait l’économie locale, qui échappe au fisc par des stratagèmes détournés. Les baux locatifs sont futiles. Le sommier de consistance considéré comme étant le principal gisement de recettes fiscales pour la commune, a été vidé de sa substance en raison des détournements ayant concerné des biens communaux et des équipements de grande valeur.
A titre d’exemple, l’absence d’une pêcherie, ou encore d’une zone d’activités en rapport avec les produits de la mer, tels qu’une usine de mise en boîte, de fabrication de matériels de pêche et de plaisanciers, d’une réglementation stricte en matière d’organisations des activités, etc., ont fini par faire de cette région balnéaire, une grande cité dortoir, avec tout ce que cela suppose comme naissance de délinquance, d’oisiveté et de mal vie. Pour preuve, la saison estivale, même si elle attire des millions d’estivants, ne profite guère au développement local, ni aux autochtones. Une fois les lampions éteints et les vacanciers repartis, la région retombe dans sa grisaille, sans perspectives d’avenir. On tente de sauver ce qui reste des meubles branlants.
Quand d’anciens habitants abordent avec nostalgie le sujet, ils tentent toujours d’expliquer que cette belle région « n’a pas eu les responsables qu’elle mérite ». La descente aux enfers a en fait commencé du temps des DEC avec le dépeçage systématique du foncier, la bidonvilisation et la création de centres de recasement, avant de conclure l’œuvre par une clochardisation à grande échelle. Les centres de colonies de vacances et les campings ont été transformés en ghettos.
Les précédents responsables et autres élus, qui se sont succédé aux destinées des communes, ont apporté le coup de grâce à une région déjà agonisante et ce, en la dépouillant de ce qui restait du stock foncier urbanisable et agricole. Même les zones de servitude se sont taries.
Rachid Boutlélis

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