Evênement

Bejaia : des universitaires mettent en garde contre la «normalisation» des méfaits du colonialisme

Des universitaires, réunis en conférence-débat samedi à Bejaia, ont mis en garde contre la «normalisation» des méfaits du colonialisme, dont la rhétorique en France connaît une forte résonance ces derniers mois, au point d’impacter les relations algéro-françaises.

Intervenants à cette conférence organisée par l’association «Espoir pour le développement de la wilaya de Bejaia», à la bibliothèque principale de lecture publique, les participants ont souligné «la prégnance du discours haineux et nostalgique» dans le discours de la France officielle. «Ce discours reste foncièrement contaminé et subordonné aux visions et projets de l’extrême droite», ont-ils ajouté, relevant que «le passé tient une place importante dans les rapports» entre les pays des deux rives de la Méditerranée. «C’est une crise lointaine qui puise ses sources dans la colonisation, certes, mais qui s’est amplifiée ces derniers temps du fait de la perte par la France de sa position stratégique en Afrique», a observé le professeur Hocine Kitouni de l’université de Bejaia. De son côté, Bouiche Mahrez, (université de Bejaia), a expliqué que pour rétablir les choses dans leur normalité et construire un meilleur avenir pour les relations bilatérales algéro-françaises, il faut que «la France reconnaisse ses crimes et ses méfaits, dire les vérités et faire place à la justice».
Il a évoqué, dans ce sillage, certains «massacres» subis par le peuple algérien pendant la colonisation française du pays, et les explosions nucléaires menés dans le grand sud, notamment à Reggane, dont «les effets horribles sur les populations sont toujours d’actualité», a-t-il dit. Plusieurs intervenants ont abondé dans ce sens, au cours de cette conférence collective, animée sous le titre de «Les relations algéro-françaises entre le poids de l’histoire et les enjeux du moment», et au cours de laquelle, le volet mémoriel a pris le dessus sur les enjeux économiques.
D’aucuns, lors des débats, ont appelé à la refondation des rapports économiques, insistant sur la nécessité de s’ouvrir davantage vers d’autres partenaires, notamment Européens et de faire du pays, une plateforme pérenne d’échange continental, estimant que l’Algérie, peut constituer, à cet effet, une porte ouverte notamment vers l’Afrique et inversement.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page