Les médias privés seront soutenus par la tutelle pour faire face aux problèmes financiers à travers le Fonds d’aide à la presse dont la réactivation est fixée pour l’année en cours.
La réactivation du Fonds d’aide à la presse courant 2021 est parmi les dispositions du ministère de la Communication annoncées par le premier responsable du département, Ammar Belhimer, dans un entretien accordé au site électronique L’Express DZ.
Le ministre, qui occupe aussi la fonction du porte-parole du gouvernement, a indiqué que les difficultés rencontrées par les médias privés notamment sur le plan financier ont été accentuées par les répercussions de la crise sanitaire due au coronavirus ayant mis à l’arrêt les activités de différents secteurs.
Le ministre a indiqué aussi que c’est sur la base des propositions de la tutelle que le Premier ministre a procédé à la réactivation du Fonds gelé depuis 2014.
Évoquant les réformes de son secteur, M. Belhimer a indiqué qu’il y a une avancée en ce qui concerne les dix chantiers lancés au premier mois de l’année passée dans le but d’assainir un secteur «longtemps laissé au désarroi, sont bien avancés».
Dans ce cadre, il a rappelé la nature des réformes engagées par la tutelle à travers les dix chantiers en question.
Il a ainsi fait savoir que les chantiers concernent «la mise en place d’un cadre juridique adéquat pour régir le secteur de la presse électronique, la mise à jour des statuts de TDA pour la commercialisation des produits offerts par Alcomsat-1, la publicité, le sondage et les agences de communication».
Outre la réactivation du Fonds d’aide à la presse, il est prévu aussi, durant l’année 2021, l’amendement de la loi organique relative à l’information de 2012, indique-t-il.
L’objectif est de «l’adapter à la nouvelle Constitution et aux mutations que connait le secteur» et qui sera «pensée avec le concours de l’ensemble des acteurs et professionnels du secteur», a détaillé le membre du gouvernement.
Il a aussi fait écho au restant des chantiers qui poursuivront leur concrétisation.
Il a ajouté que «pendant ce temps-là, les autres chantiers se poursuivront à grand pas à l’image de l’élaboration d’un cadre juridique relatif à la publicité et un autre régissant l’activité des sociétés de communication».
Le ministre a clarifié également les questions liées à l’accès à la publicité publique, les critères de son obtention et le rôle de l’ANEP.
À ce propos, il a indiqué que le marché de la publicité «n’a pas été laissé dans l’état d’anarchie qu’il connaissait», indiquant, qu’»en attendant l’adoption du décret exécutif relatif à cette branche d’activité, l’ANEP a entrepris, en sa qualité de régie exclusive de l’Etat, de mettre en conformité l’accès aux annonces publiques avec les lois de la République, par une série de critères transitoires, quinze en tout, qui prendront effet incessamment».
Le volet de la presse électronique n’a pas été omis par le ministre qui assure que l’élaboration d’un décret, actuellement entré en vigueur, a mis fin à l’anarchie du secteur des médias en ligne.
À la question sur la situation du secteur de la communication, il a affirmé qu’»assainir un champ ruiné et miné exige à la fois du temps et de la persévérance». «Nous continuons à travailler pour une amélioration de la situation du secteur de la Communication qui a été durant longtemps rongé par les intrus et les affairistes», a-t-il regretté. Par ailleurs, M. Belhimer a réitéré une fois de plus l’impératif de sécuriser le contenu numérique national à travers la domiciliation des sites en Algérie et d’opter pour le nom de domaine point DZ.
Sur ce volet, il a indiqué que l’aspect de la sécurité numérique, qui constitue un défi majeur de l’heure, «exige que tous les sites électroniques d’information ou autres, soient hébergés localement afin de protéger les données du pays». Les journaux électroniques, existants et ceux à venir, sont ainsi invités à rapatrier l’hébergement physique et logique de leur site dans le domaine «.dz», sachant que les capacités nationales dans ce domaine sont de plus en plus importantes.
«Les opérateurs comme l’entreprise de télédiffusion (TDA), Algérie Télécom, Mobilis ou encore l’Agence de presse «Algérie Presse Service» (APS) disposent de Data Center répondant à tous les besoins d’hébergement des sites électroniques et de stockage des contenus informatisés (stockés en Cloud)», a-t-il rappelé.
Évoquant la liberté de la presse, M. Belhimer a indiqué que celle-ci jouit d’une importance cruciale dans l’Algérie nouvelle. «L’Algérie nouvelle, telle qu’annoncée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, accorde une importance cruciale à la liberté de la presse, levier de la démocratie», a-t-il dit.
Dans le même sillage, M. Belhimer a indiqué que «le Chef de l’Etat fait de la communication l’un des piliers de la nouvelle République à travers la création d’un environnement favorable au renforcement du professionnalisme des médias et des journalistes», ajoutant que dans son programme contenant 54 engagements essentiels, «le président de la République consacre un intérêt particulier au secteur et aux professionnels des médias traditionnels et nouveaux». Aussi, il a indiqué une nouvelle fois qu’»il n’existe pas de prisonniers d’opinion en Algérie».
Détaillant ce point, il a enfin précisé que «Il ne faut pas, pour des motivations occultes, faire l’amalgame entre l’emprisonnement d’un journaliste pour délit d’opinion et le caractère sacro-saint de la justice lorsqu’un délit est commis, quand bien même par un journaliste», a-t-il relevé, ajoutant que «le journaliste a des devoirs et des droits garantis et protégés par la loi en sa qualité de professionnel de l’information. Mais lorsqu’il commet des délits il est jugé et condamné comme tout citoyen qui enfreint la loi. Nul n’est au-dessus de la loi», a-t-il déclaré.
Samir Hamiche