BEM et angoisses
L’année scolaire 2020/2021 égrène ses derniers jours. Les établissements scolaires vivent au rythme des examens de fin de cycle. Après l’examen de 5e année primaire, ce sont les collégiens de la République qui ont rendez-vous aujourd’hui avec leur destin, à travers le Brevet d’enseignement moyen. En effet, ils seront quelques centaines de milliers à entrer dans le « sas » devant leur ouvrir les portes du lycée et de la grande «aventure» du Bac. Il restera aussi, l’angoisse de l’attente des résultats. Et là, il va falloir multiplier les nombres des candidats par deux ou trois, voire quatre pour ceux, dont les grands parents sont encore de ce monde. Bref, les vacances, les vraies débuteront avec la fête de la libération du pays et de la Jeunesse. Ça fera plusieurs libérations en une. Le fait est que la société algérienne revit, cette année encore, le même cérémonial que celui vécu tout au long des cinquante neuf années de l’indépendance. Il faut dire que même la pandémie de la Covid-19 n’a en rien entamé l’importance qu’accordent les Algériens aux examens de fin de cycles et particulièrement à celui du passage du CEM au lycée, synonyme de la salle d’attente pour l’université qui garde, malgré tout un attrait particulier dans les familles.
C’est dire que cet examen de fin de cycle est un rendez-vous pris très au sérieux, une étape cruciale et un premier ticket vers l’avenir avant celui du Bac. D’abord, il nous fait rappeler que nous sommes une nation, avec un destin commun. Tout le pays vit au rythme de ses enfants, durant les quelques jours des épreuves et angoisse pareillement tout le temps que durera l’attente des résultats.
A cette période de l’année, beaucoup d’Algériens, (de plus en plus nombreux, ces dix dernières années) racontent leur «aventure», se souviennent des notes qu’ils avaient eu et bifurquent fatalement sur le sacro-saint sujet-phare. D’un côté, c’est amusant d’entendre tous ces «vieux» se trouver une intelligence que les jeunes d’aujourd’hui n’auraient pas. Mais c’est aussi harassant d’entendre des incompétents quarantenaires et quinquagénaires pester contre cette «génération d’ignares».
Les examens de fin de cycle, c’est tout cela. Et c’est aussi, des rumeurs sur les fuites de sujets, sur des sujets impossibles à traiter en deux heures de temps, sur des méthodes de tricherie très ingénieuses. Bref, la cuvée 2020/2021 ne dérogera pas à la tradition.
Par Nabil.G