Bidonvilles de Ras El Ain-Les Planteurs : un fléau urbain irréductible ?
Dans le cadre de la politique de résorption de l’habitat précaire une commission de recensement des familles occupant des baraquements situées sur le terrain dit «Miranda» dans le quartier de Ras El Aïn vient d’achever la premiére phase de l’opération et a entamé «l’enquête de ménage» devant déterminer «si toutes les familles recensées répondent bien aux critères exigés pour bénéficier d’un logement social». Selon des sources de la commune d’Oran, citées par un journal local, ces enquêtes lancées permettront enfin de connaître tous les occupants concernés et d’identifier les futurs bénéficiaires de ce programme initié, nous dit-on, conformément aux instructions du wali d’Oran visant à éradiquer ce site de bidonville. Cette opération de recensement, évoquée et envisagée depuis des lustres, a été maintes fois retardée, ouvrant la porte à l’installation de dizaines de nouveaux occupants sur ce terrain au vieux quartier de Ras El Aïn, une plaie urbaine en attente d’aménagement et de restructuration depuis des décennies. Il est vrai que ces dernières années les pouvoirs publics ont multiplié les opérations de démolition après relogement des mal-logés occupant les bidonvilles à travers les communes d’Oran. Mais les quartiers de Planteurs et Ras-El-Ain, ont été sévèrement pénalisés par la vieille politique du «goutte à goutte» menée par d’anciens décideurs qui n’a jamais permis d’appréhender le projet de réhabilitation et de restructuration dans sa dimension vitale prioritaire. Après chaque opération de démolition de quelques habitations précaires, jadis menées et annoncées dans un triomphalisme exubérant, des dizaines d’autres constructions venaient remplacer les anciennes, gonflant sans cesse le nombre des prétendants au relogement. Il suffit de consulter les vieilles archives de la presse ornaise entre 1997 et 2012 pour constater que des opérations de démolition annoncées récemment sur certains sites à Ras El Aïn et Kouchet El Djir avaient déjà été menées dans un passé récent. Mais à défaut d’occuper le terrain récupéré par la réalisation immédiate d’une infrastructures publique sociale, l’habitat précaire a ressurgi au même endroit de ses ruines, encouragé fortement par le laxisme complice et la voracité d’acteurs-prédateurs organisés en véritable «mafia du bidonville et de l’occupation illicite du foncier». La récente stratégie adoptée par les autorités locales a permis ces trois dernières années d’éradiquer quelques anciens «points noirs» célèbres implantés notamment dans la Commune d’Es-Sénia. D’importantes assiettes foncières récupérées après la démolition d’habitations illicites dans la zone Sidi El Houari-Les Planteurs font aujourd’hui l’objet d’études d’affectation pour différentes actions de reboisement ou de réalisation de nouveaux logements. Mais le problème de l’habitat précaire à Ras El Aïn n’est pas en voie de règlement rapide tant le programme de logement de recasement disponible reste encore insuffisant. Selon les responsables concernés, une troisième phase de relogement sera programmée dans les mois à venir. Ce qui permettra de résoudre définitivement le fléau des bidonvilles de Ras El Ain à Oran…
Par S.Benali