Oran Aujourd'hui

Bidonvilles et «douars de misère» autour de certaines communes…

Dans la commune de Hassi Bounif, il existe un ancien site de bidonvilles et de constructions illicites devenu au fil du temps un quartier intégré à la collectivité locale, très connu sous le nom de «Douar Eddoum». Après quelques opérations d’aménagements et de régularisation du foncier, le site a été officiellement baptisé «Hai Mohamed Boudiaf», sans pour autant échapper à l’extension des constructions illicites et de l’habitat précaire devant être éradiquées depuis déjà de nombreuses années. Il y a encore quelques jours, les services de la commune de Hassi Bounif ont annoncé avoir procédé à la démolition de 15 constructions illicites avec l’assistance des services de sécurité. On se souvient qu’au même endroit au mois de juillet de l’an dernier une opération de démolition avait permis de raser plus de 250 habitations illicites dont une centaine était en cours de construction. Et les services de la wilaya précisent à chaque fois sur leur site internet officiel, que ces opérations ont été menées «en application stricte des directives du wali d’Oran visant à l’éradication des bidonvilles à travers les communes de la wilaya». Il est vrai que le wali d’Oran n’a jamais cessé d’interpeller les gestionnaires et élus concernés pour plus d’initiatives et d’engagement dans la lutte contre les constructions précaires et toute forme d’extension de bâti illicite. Le wali en poste avait même annoncé des poursuites devant les tribunaux contre tout énergumène voulant ériger une construction illégale sur le domaine agricole, le domaine forestier et sur le foncier périurbain destiné à la réalisation d’équipements d’utilité publique. On sait pourtant que cette mission de gestion du territoire communal relève aussi et surtout des attributions des Présidents d’assemblées communales devant, en principe, être garants du respect de la Loi en matière d’occupation des sols et de l’harmonie urbaine sur le territoire de la commune. Mais dans bon nombre d’APC, comme Es-sénia ou Hassi Bounif, malgré les énormes efforts des autorités locales visant à éradiquer les bidonvilles et autres constructions anarchiques érigées illégalement, on assiste encore souvent à des tentatives de création de bidonvilles formant des «douars de misère» de plus en plus difficile à éradiquer pour des raisons sociales et économiques évidentes. Le très vaste programme d’habitat qui a été dédié à la prise en charge des familles occupant l’habitat précaire illicite a paradoxalement amplifié le phénomène à travers une sorte «d’attractivité» et de «réputation» laissant entendre que «la wilaya d’Oran serait l’une des plus généreuse en matière de distribution de logements sociaux aux occupants de baraques en parpaings et tôles ondulées». Il est vrai aujourd’hui que pour bon nombre de citoyens, habiter dans des bidonvilles est synonyme d’une future attribution d’un logement parfois même garantie par une décision administrative de pré-affectation. Plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux indiquent que certains individus regroupés en bande mafieuse organisée procèdent en une nuit ou un seul week-end à la construction de nouveaux taudis qu’ils revendent à des candidats au relogement. Jusqu’à quand ?

Par S.Benali

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