Oran Aujourd'hui

Les Planteurs-Ras el Ain: la longue attente

Le wali d’Oran M. Saïd Sayoud a réaffirmé en début de semaine que le relogement des familles de Ras El Aïn se fera dès l’achèvement de l’étude de tous les dossiers afin d’arrêter la liste définitive des bénéficiaires.
Le premier responsable local avait souvent rappelé la complexité des contraintes et des difficultés qui entravent l’opération de relogement des occupants de ce vieux bidonville, notamment la présence de nouvelles familles qui se sont installées sur le site.
On sait qu’une commission a été installée il y a quelques mois pour assainir les listes des bénéficiaires et exclure les indus-occupants. Mais cette opération «d’assainissement» et de finalisation des listes se heurte semble-il à des contraintes et des difficultés à cerner et identifier avec rigueur les nouveaux occupants venus s’installer dans l’une des pièces d’un «haouch» délabré, et partageant ainsi l’endroit avec d’autres familles concernées.
Les habitants de Ras El Aïn demandent quant à eux qu’une date exacte de leur logement leur soit notifiée. Annoncée il y’a quelque temps pour la mi-décembre de l’an dernier, cette opération de relogement des familles de Ras El Aïn a connu plusieurs reports et se fait toujours attendre. Ce qui ne cesse de provoquer l’incompréhension et parfois la colère des familles qui ne cessent de lancer des appels au wali d’Oran pour mettre un terme à leur déplorable situation.
Ce bidonville, considéré par les urbanistes comme étant le plus grand et le plus ancien du pays, a toujours été montré du doigt par les responsables et les décideurs successifs qui évoquent à chaque fois l’urgence et la nécessité d’éradiquer cette véritable «favéla» qualifiée en 2002 par un ministre de l’habitat de l’époque de «véritable enfer».
Ces vieilles habitations de fortune, construites en escalier sur le flanc de la montagne, représentent en effet un terrible danger aux conséquences tragiques en cas de fort séisme ou de grandes inondations. C’est ce qui a d’ailleurs conduit d’anciens décideurs à ordonner le lancement d’un vaste plan de restructuration urbaine de toute la zone de Ras el Ain-Les Planteurs, impliquant l’évacuation préalable et le relogement des habitants concernés.

Un plan qui se heurte à ce jour aux retards et difficultés liées aux opérations d’évacuation et de relogement des occupants du site. Il faut rappeler que bien avant ce fameux «plan de restructuration» initié en 2011, un autre projet plus ancien devait être lancé en 2002 visant à éradiquer les bidonvilles de Ras El Ain et des Planteurs. L’ancien wali de l’époque avait même lancé une étude et une première enquête ayant pour objectif de transférer les quelque 12.000 ménages occupant le site pour le transformer en une grande forêt urbaine devant constituer le « poumon vert » d’Oran. Malheureusement cette belle initiative a avorté. Pourtant ce projet d’envergure avait même enregistré le soutien et l’adhésion de la Banque mondiale.
Utopie ou renoncement? La légendaire fatalité oranaise en a décidé autrement. Ces quartiers de baraquements, déjà négligés avant l’indépendance par l’administration coloniale ont connu de la part des responsables locaux qui se sont succédé après 1962 une autre et scandaleuse marginalisation, ouvrant plus grande la porte à l’urbanisation sauvage et à l’occupation illicite du domaine foncier par les bidonvilles irréductibles. Ainsi va Oran.

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