En présence du wali, du A/APW des autorités civiles et militaires, de directeurs de l’exécutif de wilaya, de cheikhs de zawias venus de toutes les régions du pays, de nombreux imams, le ministre des affaires religieuses et des wakfs, Youcef Belmahdi accompagné du conseiller du président de la République et chargé des zawias et des associations religieuses et de ses proches collaborateurs, a donné, avant-hier, le coup d’envoi des travaux de la première édition du colloque nation sur le rôle des zawias et des écoles coraniques dans la conception du discours religieux du juste milieu et de la préservation des constantes nationales et du référent religieux.
Ce colloque de deux jours est placé sous le slogan du verset coranique « C’est un arbre dont les racines sont fermement enracinées dans la terre et dont les rameaux portent des fruits dans chaque saison » (coran –sourate Ibrahim) s’est déroulé à la maison de la culture « Ould Abderrahmane Kaki » de Mostaganem.
Dans son intervention le ministre a affirmé que le président de la République accorde un intérêt particulier aux zawias, aux mosquées et aux écoles coraniques qui jouent un rôle prépondérant dans le rayonnement de la société qui se traduit par la moralisation de la vie publique, la préservation des constantes, de l’unité nationales et du référent religieux.
Le ministre a dit que ce colloque coïncide avec le 191éme anniversaire de la première allégeance de l’Emir Abdelkader, survenue le 27 novembre 1832.
Youcef Belmehdi rappellera la résistance contre l’envahisseur français pendant 17 ans de l’Emir Abdelkader, fondateur de l’Etat algérien moderne, qui est un enfant de zawia, un savant et un diplômate, et ce grâce a sa formation religieuse dans la zawias que dirigeait son père Mahiedine.
Le ministre a aussi évoqué les milliers de chrétiens sauvés en 1865 à Damas (Syrie) par l’Emir d’un génocide, ce qui lui a valu l’admiration des monarques et chefs d’Etats des pays occidentaux.
Le membre du gouvernement a également rappelé que les zawias d’Algérie ont été et sont des centres d’études et de savoir, culturels et rationnels, un rempart contre les visées des colonialistes tendant à anéantir la personnalité et l’identité algériennes.
Les insurrections populaires contre l’occupant français ont été menées par des cheikhs de zawias.
Le ministre n’a pas manqué de dire qu’au moyen âge où l’occident vivait dans l’ignorance et l’obscurantisme, l’Algérie était un centre des sciences, et cite Bejaia qui était à l’époque une capitale des mathématiques d’où est issu le grand mathématicien occidental Leonard de Vinci.
L’enseignement religieux et rationnel a connu à l’époque à Bejaia, un grand essor selon le ministre qui citera Sidi Boumédiéne (5ème siècle de l’égide), un grand soufi qui participa aux côtés de Salah Edine El Ayoubi à la délivrance de Jérusalem de l’emprise des croisés.
Concernant la Palestine, Belmehdi a rappelé que le soutien de l’Algérie à cette cause n’est plus à prouver.
Il dira que le discours religieux du juste milieu doit être dénué de toute haine et pessimisme afin de susciter l’espoir chez le citoyen, l’amour d’autrui et de la patrie et de préserver les constantes et les valeurs nationales. Le ministre a annoncé que chaque année se tiendra à Mostaganem un colloque.
Ensuite, quatre lauréats de la psalmodie du coran en Algérie et à l’étranger ont été gratifiés chacun d’un cadeau, puis le ministre s’est rendu en compagnie du wali et du P/APW à Sirat et Mazagran, où il a inauguré trois mosquées, et procédé au lancement d’une caravane de six camions chargés de couvertures, de chauffages et de produits alimentaires au profit de familles nécessiteuses dans certaines zones d’hombre situées à l’est de la wilaya de Mostaganem.
Il s’agit d’une œuvre de la direction de wilaya des affaires religieuses et de bienfaiteurs.
Auparavant, le ministre s’est rendu à la mosquée « Badr » au centre ville de Mostaganem, où il s’est enquis du projet de son aménagement pour un coût de cinq milliards de centimes que le wali a accordés.Ce lieu de culte était une église construite en 1840 par les colonialistes, qui a été remise en 1981 au secteur des affaires religieuses. Les travaux d’aménagement débuteront bientôt.
Quant au colloque, des docteurs en sciences islamiques ont animé des conférences en rapport avec le thème, à savoir « le rôle des zawias,des mosquées et des écoles coraniques dans la conception du discours religieux du juste milieu, la préservation du référent religieux, de l’unité et des constantes nationales ».
Des mécanismes ont été mis en évidence pour valoriser les efforts menés par les dites institutions religieuses pour consolider également le front commun, la lutte contre toutes les formes d’agression, de violences et l’extrémisme ainsi que la mondialisation intellectuelle.
Indiquons à l’occasion que la wilaya de Mostaganem est par excellence une région culturelle qui compte des centaines de mausolées abritant des Saints (oualias Allah Salihine) ayant vécu à travers les âges marquant leur passage sur terre par l’éducation religieuse, et l’instruction qu’ils avaient prodiguées aux gens ainsi que par la lutte contre les envahisseurs étrangers.
En se sens, rappelant Sidi Lakhdar, laudateur du prophète Sidna Mohamed (la paix et le salut sur lui), qui à la tête de moudjahidines stoppa la politique l’expansionniste des rois d’Espagne, en faisant subir à leur armée un défaite humiliante caractérisée par la mort de onze milles soldats dont leur chef, le conte d’Alcaudette le 26 aout 1558 au cours de la bataille qui a eu lieu à Mazagran et ses alentours situés à 5 km à l’ouest de Mostaganem.
Citons également le cheikh Alawi (1869-1934) dont la tarika qui porte son nom s’est étendue à toutes les contrées, pays du Maghreb, du Moyen Orient, de l’Europe, des Etats unis d’Amérique et la Turquie.
L’UNESCO a déclaré au début des années 1980 que cheikh Alawi est considéré comme la première personnalité religieuse du 20ème siècle.
Charef N