De l’habitat précaire et illicite à… l’urbanisation sauvage et incontrôlée!
Il y a quelques semaines, une grande opération de démolition de pas moins de 495 constructions illicites qui étaient encore majoritairement inhabitées, à été menée à Haï Mohamed Boudiaf dans la commune de Hassi Bounif. Ce véritable petit hameau sauvage construit sur une terre agricole rappelle aux Oranais les plus âgés les anciennes pratiques d’implantation des grands bidonvilles d’accueil de l’exode rural qui ont formé au fil du temps l’ancienne ceinture de misère autour de la grande ville.
Des sites de constructions précaires périurbains devenus peu à peu des «lieux-dits», puis des Douars, puis de petites localités devant être d’une manière ou d’une autre «régularisées» et intégrées dans les futurs plans de croissance urbaine. Des douars qui étaient jadis associés à des conditions de vie précaires, sans aucune infrastructure sociale et synonymes de grande pauvreté.
Parmi les principaux anciens sites de misère qui entouraient Oran on peut citer «Douar El Koudia», Douar Bendaoud, Douar Boudjemaa, Douar Belgaid et bien d’autres lieux qui ont fini par s’intégrer dans le tissu périurbain. Le grand site de près de 500 constructions sauvages implantées sur des terres agricoles dans la commune de Hassi Bounif, semble répondre lui aussi à une tentative d’urbanisation sauvage alimentée non seulement par l’exode rural mais aussi par les pressions et les convoitises exercées sur le logement social.
On sait que la construction et la prolifération des bidonvilles était vite devenue un créneau d’activité occupé par des énergumènes surfant sur la pauvreté de bon nombre de familles en quête ou en attente d’un toit décent. Selon des médias oranais, la grande majorité de ces constructions illicites démolies à Haï Mohamed Boudiaf dans la commune de Hassi Bounif, étaient destinées à des habitants potentiels venant des wilaya voisines. Comme ce fut jadis le cas de certains sites d’habitat précaire, accueillant des groupes de familles venant du même endroit, et donnant au site le nom de leur région, comme par exemple les anciens «Douar Etiartiya», «douar El Bouachra» et bien d’autres.
Des observateurs avisés notent que très souvent, les «acquéreurs» d’une ou plusieurs habitations précaires illicites édifiées sur une parcelle agricole proche d’un centre urbain, habitent déjà eux-mêmes une bâtisse illicite édifiée dans un autre endroit.
Certains de ces «courtiers» sans foi ni loi sont souvent mariés à deux, voire trois épouses à la fois, ce qui leur permet de laisser l’un des trois foyers «en garde» dans le bidonville dans l’attente d’un éventuel recensement pour un logement de recasement.
A Hassi Bounif, comme c’était le cas dans la commune d’Es-sénia, on remarque souvent la mention «à vendre» écrite à la peinture sur des portes et des cloisons de quelques constructions illicites. La grande opération de démolition de constructions précaires illicites engagée à dans la commune de Hassi Bounif a duré toute une journée, mais devrait, selon les autorités locales, reprendre et se poursuivre jusqu’à la démolition de la totalité de ce grand site de bidonvilles.
Par S.Benali