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Décision de la France sur le Sahara Occidental : le Conseil de la nation dénonce

La décision de la France d’apporter son soutien au plan d’autonomie défendu par le Maroc pour le Sahara occidental continue de susciter une vague d’indignations en Algérie.

Quelques jours après la réaction officielle de l’Algérie et celle exprimée par certains partis politiques et associations, le Conseil de la nation a réagi également à cette démarche inattendue des autorités françaises. Dans un communiqué rendu public, hier, le Conseil de la Nation a qualifié de «dérapage la décision du gouvernement français concernant la cause juste du Sahara Occidental». Le Conseil de la nation, dans son communiqué signé par Salah Goudjil a exprimé aussi «une profonde inquiétude et indignation».

«Nous tenons à exprimer notre profonde inquiétude et notre indignation face à cette décision qui n’est rien d’autre qu’une mauvaise évaluation et forme un assassinat des efforts onusiens qui place ce dossier sur la table de la décolonisation» a écrit M. Goudjil. La France, ajoute le Conseil de la Nation, «cherche en vain à saper les efforts des organisations internationales et régionales visant à donner au peuple sahraoui son droit légitime à l’autodétermination.»

L’institution présidée par M. Goudjil a indiqué que la décision des autorités françaises constitue une «tentative désespérée du néocolonialisme pour légitimer la pensée coloniale proscrit». Et d’ajouter : il s’agit d’«une nouvelle expression de l’enracinement de l’approche coloniale dans la politique du gouvernement français, et de sa nostalgie constante d’un passé colonial honteux». La même source a souligné que «La mémoire nationale et internationale conserve encore l’horreur de ses tragédies ; ses répercussions douloureuses continuent de témoigner de ses crimes contre l’humanité en Algérie, en Afrique et dans le monde.».

«L’Algérie, qui a combattu le colonialisme et l’a rejeté hier, le rejette encore et continuera à le rejeter, quelles que soient ses formes et quelle qu’en soit l’origine» lit-on dans le même communiqué.

Pour le Conseil de la nation, l’Algérie faisait, hier, «la différence entre le peuple français et le régime colonial français». La même institution a indiqué également dans son communiqué que «Aujourd’hui, elle fait aussi la différence entre le peuple marocain et le régime occupant du Makhzen.» Et d’ajouter : «Nous assistons aujourd’hui, jour après jour, au retour du système colonialiste qui se confirme selon des modèles de collusion basés sur le croisement d’intérêts au détriment des valeurs et des principes de la civilisation humaine». Le Conseil de la nation précise que «système colonialiste repose sur des alliances multidimensionnelles, comme en témoigne l’alliance franco-marocaine-sioniste au détriment des droits légitimes du peuple sahraoui et contre les droits du peuple palestinien afin de satisfaire un instinct colonial réducteur, abolitionniste et d’exclusion».

Il convient de rappeler que l’Algérie a exprimé, le 25 juillet dernier, sa «profonde désapprobation» de la décision «inattendue, inopportune et contre-productive» de la France d’apporter son soutien au plan d’autonomie défendu par le Maroc pour le Sahara occidental, affirmant que le gouvernement algérien «tirera toutes les conséquences qui découlent de cette décision française» et dont le gouvernement français «assume seul la pleine et entière responsabilité».

Mohand S

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