Défaillances dans la maîtrise des normes et des contenus
Jeudi dernier, au niveau du boulevard de l’ALN, (ex-front de mer), des exhibitions de karaté et autres sports de combat, ainsi que divers spectacles de troupes folkloriques et jeux pour enfants ont été organisés par la direction de la Jeunesse et des Sports (DJS). Les passants, promeneurs et automobilistes, avaient pour la plupart le sourire aux lèvres en regardant avec curiosité et amusement cette kermesse improvisée sur le célèbre trottoir du Front de mer d’El Bahia. Mais la majorité d’entre eux ignoraient l’objet de cette célébration, même si les affiches et le logo des prochains JM étaient exposés ici et là aux côtés des participants. Il s’agissait en effet, nous dit-on, d’une action organisée dans le cadre d’une campagne de promotion des Jeux méditerranéens (JM) prévus à Oran en 2022. Il se trouve que la seule actualité ayant marqué la scène le week-end dernier était le scrutin pour l’élection des futurs membres de l’APN. Quelques candidats indépendants ne se sont donc pas privés de coller leur affiche électorale le long du Front de mer, parfois même sur le tronc d’un palmier, pour affirmer leur présence et collecter des voix. Pourquoi pas diront certains. Malheureusement, dans ce grand mélange des genres, aucun message ne risque d’étre perceptible ou convainquant, ni sur le terrain politique, ni sur l’arène des préparatifs des prochains jeux méditerranéens percus déjà de manière générale par l’opinion locale comme un non-événement. Il est vrai que la conjoncture sanitaire et le report de la date des jeux initialement prévus ce mois de Juin 2021 à l’an prochain 2022, ont quelque peu pénalisé l’impact et les retombées économiques et sociales de cet événement qui, il faut l’admettre, n’a plus la même «aura» sur le plan international ou même régionale. Par ailleurs, les retards, les tergiversations et surtout les médiocres improvisations engagées dans le cadre des préparatifs de la manifestation révèlent bien le déficit d’engouement et de mobilisation citoyenne autour de cette échéance. Des observateurs avisés remarquent que même les élus locaux en poste à Oran sont peu, ou pas du tout associés à l’organisation des prochains JM, sauf quand ils sont officiellement invités pour être «Honorés» et recevoir une «plaque» gravée à l’effigie du lionceau, retenu on ne sait comment pour servir de mascotte des prochains JM d’Oran. On n’aborde pas impunément l’organisation d’un grand événement avec des défaillances et des déficits dans la maîtrise des normes et des contenus propres à chaque secteur d’activités. Qu’il s’agisse de l’aménagement d’un terrain de sports équestres, de la réalisation d’une pelouse, ou d’une stratégie de communication et de promotion, très rares sont ceux qui savent de quoi ils parlent et maîtrisent leur sujet. Ainsi va Oran…
Par S.Benali