Oran Aujourd'hui

Un patrimoine architectural en danger

L’un des deux célèbres lions en bronze gardant l’entrée de la grande mairie d’Oran risque de glisser et de tomber au sol en raison d’un léger affaissement du socle porteur de la statue. L’alerte a été lancée lundi dernier par notre confrère à Ouest Tribune qui a dénoncé, à juste titre, le laxisme chronique et l’incompétence criarde des gestionnaires concernés qui ne semblent nullement impliqués dans la préservation et la sauvegarde du prestigieux patrimoine immobilier Les «deux lions» d’Oran, sculptés par l’artiste animalier français Auguste Caïn en 1888, et qui sont inscrits dans la mémoire oranaise en symbole sémantique de l’appellation en arabe de la ville, «Wahran» signifiant les deux lions. C’est dire à quel point une éventuelle et malheureuse chute du Lion oranais sur le trottoir constituerait un grave incident, pouvant porter atteinte à l’ambiance sociale et choquer l’opinion locale. Des résidents, riverains de la Place du 1er Novembre dominée par les deux lions, témoignent de la lente mais certaine dégradation observée sur la pierre d’assise de la sculpture de l’un des lions. «… Il semble lui aussi fatigué et lassé de regarder toutes ces inepties et toute cette clochardisation de son environnement… «, lance avec ironie un vieux retraité assis sur l’une des bordures en faux marbre entourant les semblants de carrés d’espaces verts. Il est vrai que sous le regard des deux lions du siège de la grande Mairie, lui aussi délabré et fermé depuis longtemps, l’ex-Place d’Armes, ancien poumon urbain de la Cité, semble avoir perdu sa gaieté et ses couleurs d’antan. La grisaille de la pierre accentue l’ambiance de tristesse et de morosité troublée par le seul vacarme de la circulation routière et des encombrements permanents. Comment croire qu’une municipalité qui n’arrive même pas à maîtriser le ramassage des ordures ménagères, le nettoyage et la maintenance des trottoirs et des chaussées, l’entretien de ses espaces verts ou la gestion rationnelle de ses ressources, pourrait réussir à préserver et à sauvegarder les sites, monuments et édifices de son riche patrimoine urbain architectural.
Par S.Benali

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