Oran Aujourd'hui

Déficit de tolérance et de culture citoyenne

Notre confrère à Ouest Tribune a judicieusement rappelé la semaine dernière dans son article les propos d’un ancien ministre du tourisme, en visite à Oran, qui vantait le rôle et les mérites du camping familial dans la promotion du tourisme local. Le responsable de l’époque avait vivement recommandé aux maires des communes côtières d’aider et de faciliter les démarches administratives aux jeunes promoteurs voulant investir dans ce créneau. Il est vrai que le camping familial peut permettre à des familles modestes de profiter de quelques jours de vacances en bord de mer avec un budget très abordable. Mais si quelques estivants ont pu cette année profiter d’un séjour dans un camping familial, il semble que cela ne se reproduira pas autant la saison prochaine, souligne notre confrère, car aucun promoteur n’osera plus s’engager dans le financement d’un camping en raison des contraintes, des embûches et des litiges rencontrés, soit avec une APC, soit avec des tiers personnes opposées car «indisposées» par la présence mitoyenne du camp de vacances dit familial. La vision de l’ancien ministre du tourisme faisait malheureusement l’impasse sur certaines entraves, d’ordre administratives, sociales, voire culturelles qui pénalisent encore cette dynamique de partage, de rencontre et de convivialité que l’on espère connaître lors d’un séjour estival en camping familial. A ce jour, sur les plages du littoral de la corniche oranaise, beaucoup dénoncent les mentalités et les comportements de bon nombre d’énergumènes qui ne cessent de provoquer et de générer des désagréments insupportables pour les familles voulant profiter du soleil en bord de mer. L’absence de toute notion de civisme et de respect de la tranquillité des autres, en plus des conditions aléatoires de séjour en bord de mer, ne peut favoriser l’essor du tourisme balnéaire, ni encore moins du séjour familial dans un camping, aussi attractif et organisé soit-il. Les observateurs de l’évolution du tissu social à travers les communes côtières oranaises soulignent souvent un grave recul des valeurs morales élémentaires et du savoir vivre en communauté. Les fléaux , tels que les trafics de drogue et de comprimés psychotropes, la prostitution, la contrebande, le commerce illicite, les réseaux d’émigration clandestine, ainsi que la dégradation du cadre urbain et de l’envirronnement, contribuent sans nul doute à l’envahissement des espaces de vacances estivales par le désordre, la regression et la médiocrité. Et parfois même par le règne de l’indécence et de la violence sous toutes ses formes. Au lieu de vouloir toujours «cacher le soleil avec un tamis», il serait bien temps d’agir, avec la ferme autorité de l’Etat pour assainir les mœurs et corriger un terrain infecté par un déficit de culture citoyenne, de tolérance et de savoir-vivre ensemble en collectivité.
Par S.Benali

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