EDITO

La numérisation n’est-elle pas une priorité nationale ?

Où en est l’Algérie de sa révolution numérique ? La question est de mise, lorsqu’on constate au quotidien la très faible interaction des Algériens avec ce formidable outil qui a propulsé beaucoup de société dans l’ère de la modernité, au moment où chez-nous le numérique demeure encore un objet de distraction. Pareil constat est certes dure, il peut même passer pour injuste eu égard aux efforts que fournissent pas mal d’institutions nationales, mais le fait est que les citoyens en sont encore aux usages traditionnels dans leur démarche auprès des administrations, notamment. C’est dire que le constat est peut être dur, mais néanmoins réaliste et personne ne peut en nier l’évidence. Au moment où énormément de pays de même niveau de développement ont compris l’importance du développement des technologies de la communication et de l’information, il est encore des pans entiers des services de l’Etat encore éloignés de l’idée qu’on est censé se faire de leur fonctionnement au 21e siècle. Force est de constater qu’au moment où d’autres pays s’engagent résolument dans le développement de cet outil d’une extrême importance pour toute la société et principal garant d’un développement économique harmonieux, en Algérie, on en est encore à vouloir gagner du temps à coup de promesses qui ne parviennent plus à convaincre.
La marche vers la numérisation qui devait être forcée pour rattraper le retard accusé connaît apparemment des couacs, sans que l’on sache véritablement le fond du problème. On en veut pour illustration la suspension de la délivrance des permis de conduire biométriques, décidée par le ministère de l’Intérieur, dans une atmosphère lourde, opaque et dans une sorte d’indifférence généralisée des responsables de la numérisation. Il est évident, à ce propos, que pareille décision devait être accompagnée par des explications très précises, avec l’annonce d’une échéance tout aussi précise du rétablissement du service biométrique. Or, ce que les citoyens ont eu, c’est une « fuite » vers la presse, annonçant une instruction ministérielle destinés aux APC pour qu’elles cessent de délivrer ce genre de documents.
Disons clairement que le fait qu’aucun responsable central n’ait senti l’obligation d’informer le public sur cette nouvelle «panne» du processus de numérisation, illustre, si besoin, le peu d’intérêt accordé à l’avis du citoyen dans ce domaine. Il se dégage une impression que vu d’en haut la numérisation est encore une affaire de distraction.
Ce nième grain dans la machine est-il le fait exclusif des gestionnaires ? En l’absence d’une réponse claire d’un quelconque centre de décision, l’on n’est dans l’obligation de répondre par «oui».
Par Nabil.G

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