Les restaurants de la Rahma sont ouverts aux quatre coins du pays. Toutes les wilayas ont mis à contribution des milliers de citoyens-donateurs qui ont apporté une contribution remarquable aux dizaines de milliers de jeunes mobilisés quotidiennement pour venir en aide aux moins nantis parmi les Algériens.
Le mois sacré du Ramadhan, dans sa version 2023, boucle demain sa première semaine, sans qu’on enregistre un fait remarquable. Les Algériens qui semblent avoir accepté la réalité des prix jasent un peu, mais n’en font pas le principal sujet de leurs préoccupations. Il faut dire que les hausses des rémunérations décidées à la veille du mois sacré et celles qui l’ont précédé en 2022 ont contribué à consolider le pouvoir d’achat des ménages. Aussi, l’inflation qui s’est invitée en ce mois sacré a été en partie endiguée par les revalorisations salariales, de sorte que les prix des viandes, des fruits et légumes, affichés par les commerçants font râler, mais sans, pour autant, empêcher toute envie de consommation.
On retiendra donc de ces cinq premiers jours du mois sacré, une réaction plutôt civilisée des Algériens qui prennent leur mal en patience et se concentrent sur les autres aspects du mois sacré, notamment la solidarité agissante. En cela, le peuple algérien n’a pas manqué à son rendez-vous. Les restaurants de la Rahma sont ouverts aux quatre coins du pays. Toutes les wilayas ont mis à contribution des milliers de citoyens-donateurs qui ont apporté une contribution remarquable aux dizaines de milliers de jeunes mobilisés quotidiennement pour venir en aide aux moins nantis parmi les Algériens. Des restaurants ouverts partout, des points de distributions de nourritures aux plus démunis et même des « barrages » sur les routes du pays, obligeant presque les automobilistes à partager le F’tour.
La solidarité durant le mois sacré, qui n’a d’ailleurs jamais manqué depuis des lustres, aura été, cette année encore, la star du Ramadhan 2023. On peut voyager partout dans le pays et on ne trouvera aucune famille privée de son F’tour. C’est une donne invariable de la société algérienne qui a renouvelé encore cette année le serment fait aux chouhadas de la guerre de Libération nationale qu’un être humain ne mourra pas de faim dans l’Algérie indépendante. En posant la question aux citoyens, on sent très bien l’attachement de l’Algérien à la solidarité nécessaire, en ce mois sacré.
Dans ce domaine les autorités centrales et locales ont largement contribué à la réussite de l’élan de solidarité qui s’est manifesté au premier jour du mois sacré. On retiendra à ce propos les 10.000 Dinars d’aide financière octroyés à toutes les familles nécessiteuses. Cela en plus d’innombrables initiatives d’autorités communales et wilayales qui ont débloqué des sommes conséquentes pour organiser au mieux la solidarité.
Le marathon ramadanesque est loin d’être terminé, mais force est de constater que l’opération, bien huilée, se déroule parfaitement bien et le résultat est visible à travers l’absence, à travers tout le territoire de la République, de scènes de misère ou de grande bousculade aux abords d’un point de distribution gratuite de nourriture. Celle-ci est visiblement abondante.
Commencera dès ce week end, l’autre aspect du Ramadhan que les Algériens apprécient particulièrement. On s’attend à ce que les places publiques, les jardins, les scènes de théâtres soient prises d’assaut par les familles. Une programmation culturelle très riche a été envisagée par les pouvoirs publics. Un effet d’animation important qui égayera les soirées ramadanesque d’un peuple qui n’a jamais raté ce rendez-vous, à l’exception des années de la pandémie de la Covid-19. Ce n’est pas le cas cette année et tout le monde compte en profiter…
Anissa Mesdouf